Pour la deuxième fois en deux ans, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a classé la variole du singe, ou Monkeypox (Mpox) comme urgence sanitaire internationale. Maurice, en tant que signataire des « international health protocols », est dès lors soumis aux règlements de l'OMS, tout comme les 195 autres signataires. Mais quelle est cette maladie ? D'où vient-elle ? Et que fait le pays pour s'en protéger ?
«Le Mpox été découvert dans les années 1950 dans la population animale. Dès les années 1970, le virus a commencé à circuler chez les humains et était jusqu'à présent cantonné au continent africain », informe le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé au ministère de tutelle. En 2022, alors qu'une propagation plus importante avait été notée, l'OMS avait déjà mis ce virus sous surveillance, mais cela n'a pas duré. Cette semaine, avec la nouvelle propagation du Mpox, causée par une variante du virus qui semble donner lieu à une maladie plus sévère, l'OMS l'a encore une fois classée comme urgence internationale.
Le Dr Ritesh Lutchmun, cadre du ministère, a déclaré lors d'une conférence de presse vendredi, que le pourcentage de décès en 2022 par rapport aux cas était de 0,1 %, alors que la nouvelle variante cause 3 % de décès. « À partir de maintenant, Maurice doit soumettre à l'OMS des rapports réguliers sur le nombre de cas et les tests réalisés, entre autres, pour surveiller la propagation à travers le monde», explique le Dr Gujadhur.
À Maurice, le protocole de surveillance a été mis en place. Les voyageurs en provenance de 110 pays à risque seront surveillés. Ceux qui ne présentent pas de symptômes resteront chez eux, mais pendant trois semaines, ils recevront régulièrement la visite d'officiers du ministère de la Santé pour suivre l'évolution de leur état. Au moindre problème, ils seront pris en charge dans les hôpitaux. Chaque hôpital a déjà mis en place des salles isolées pour d'éventuels patients. Pour les passagers présentant des symptômes à l'arrivée, un couloir spécial est prévu pour leur prise en charge.
Vaccins disponibles
Le laboratoire central est équipé pour détecter les cas positifs à travers des tests PCR. Quant aux vaccins, 1 000 doses sont disponibles et sont actuellement réservés pour les proches de ceux qui seraient testés positifs. Le Dr Gujadhur rajoute que le vaccin contre la variole est aussi efficace pour se protéger du Mpox, car c'est la même famille de virus. «Donc, à Maurice, une bonne partie de la population est vaccinée car c'était obligatoire à une époque, ce qui est une bonne chose. Si jamais il y a une épidémie, la maladie sera moins sévère.»
Selon le Dr Gujadhur, il faut désormais que le pays renforce la surveillance. «C'est bien d'avoir une surveillance accrue au port et à l'aéroport, mais il faut aussi surveiller les hôtels. Le personnel doit être formé à cela. Il faut aussi déterminer si le personnel de l'aéroport et des centres de santé devra encore une fois être muni de protections, comme masques, gants et gel hydroalcoolique.» Il serait souhaitable, ajoute-t-il, d'avoir en priorité ceux déjà vaccinés contre la variole dans ces postes.
Un autre point important que le Dr Gujadhur met de l'avant : la sensibilisation. « Il est primordial que les autorités informent la population sur les modes de transmission et les habitudes à adopter. C'est le premier pas de la prévention », dit-il. Les symptômes visibles de la maladie sont des éruptions cutanées et des ganglions enflés. Les autres symptômes sont la fièvre, la fatigue, maux de tête et douleurs musculaires et des joints.
Selon le site du ministère de la Santé de France, « la transmission du virus se produit lorsqu"une personne entre en contact avec un animal, un être humain ou des matériaux contaminés par le virus. Le virus pénètre dans l'organisme par une lésion de la peau (même non visible), des voies respiratoires ou des muqueuses. La transmission de l'animal à l'homme peut se faire par morsure ou griffure, par la préparation de viande de brousse, par contact direct ou indirect avec des fluides corporels ou du matériel de lésion. Il n'y a pas habituellement d'animaux réservoirs présents en Europe. La transmission interhumaine se produit à l'occasion d'un contact prolongé en face à face par des gouttelettes respiratoires ou par contact direct avec une personne infectée, à travers les fluides corporels, les lésions cutanées de la maladie ou les muqueuses internes comme la bouche, ainsi que de manière indirecte par des objets que le malade a contaminés, comme des vêtements ou du linge de lit. » La période d'incubation varie de cinq à 21 jours.
La situation dans le monde
Sur le continent africain, 15 000 cas et 461 décès dus au virus ont été enregistrés en 2024, ce qui représente une augmentation de 160 % des diagnostics et de 19 % des décès par rapport à la même période en 2023.Ce constat a été fait par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies et a été rendu public mardi. « La détection et la propagation rapide d'un nouveau variant du Mpox dans l'est de la République démocratique du Congo, sa détection dans des pays voisins qui ne l'avaient pas encore signalé et le potentiel de propagation en Afrique et au-delà sont très préoccupants », a déclaré le directeur général de l'OMS, Adhanom Tedros Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse mercredi.
Dans la région africaine, à vendredi, 77 cas avaient été signalés au Burundi et 24 en Afrique du Sud. Le Rwanda, l'Ouganda, la Côte d'Ivoire ont recensé deux cas chacun, alors que le Kenya a un cas. Un premier cas hors du continent africain a été détecté en Suède.
Symptômes et mode de transmission
Symptômes :
Éruptions cutanées : Apparition de lésions sur la peau, souvent sur le visage, les paumes des mains, la plante des pieds, et parfois sur d'autres parties du corps.
Ganglions enflés : Gonflement des ganglions lymphatiques, fréquemment dans le cou, sous les aisselles ou dans l'aine.
Fièvre : Température corporelle élevée, souvent accompagnée de frissons.
Fatigue : Sensation de fatigue générale, épuisement.
Maux de tête : Douleur persistante ou récurrente à la tête.
Douleurs musculaires et articulaires : Sensation de douleur ou de raideur dans les muscles et les articulations.
Mode de transmission :
Contact direct : Le virus se transmet par contact avec les fluides corporels, les lésions cutanées d'une personne infectée, ou les muqueuses internes comme la bouche.
Gouttelettes respiratoires : La transmission interhumaine se produit par un contact prolongé en face à face à travers des gouttelettes respiratoires.
Contact indirect : Le virus peut également se transmettre par des objets contaminés, tels que les vêtements ou le linge de lit.
Animal à humain : La transmission peut se faire par morsure ou griffure d'un animal infecté, par la préparation de viande de brousse, ou par contact avec des fluides corporels ou des matériaux contaminés par le virus.
Période d'incubation : Elle varie de cinq à 21 jours, période durant laquelle une personne exposée au virus peut commencer à montrer des symptômes.