Congo-Kinshasa: Fin de l'instruction dans l'affaire dite du «coup d'État du 19 mai»

Ce vendredi 16 août marquait la fin de l'instruction de l'affaire dite de tentative de « coup d'État du 19 mai ». Le major Freddy Ehume, président du tribunal militaire de Kinshasa-Gombé a décrété la fin des interrogatoires après avoir entendu tous les prévenus. 51 personnes sont actuellement poursuivies pour avoir participé à l'attaque de la maison de Vital Kamerhe et du palais de la Nation qui abrite des bureaux du président Félix Tshisekedi.

Plus de deux mois et demi après l'ouverture du procès, le 7 juin 2024, et au terme de huit heures d'audience le major Freddy Ehume, président du tribunal militaire, a déclaré « que le tribunal s'estime suffisamment éclairé et demande aux parties de se préparer pour leurs conclusions » En effet, la défense tout comme les parties civiles dont l'État congolais en fait partie auront le droit de citer avant les délibérations des juges.

Un groupe dit « d'experts en cybercriminalité » a également présenté ce vendredi un rapport de « reconstitution des événements du 19 mai ». Jean-Jacques Wondo, collaborateur de l'Agence nationale de renseignement au moment des faits y est qualifié de « stratège militaire » de New Zaïre, le mouvement à la base de ce que les autorités ont nommé tentative de coup d'État. Une qualification qui a provoqué un débat houleux avec les avocats de la défense. Le chef présumé du mouvement, Christian Malanga a lui été tué par les forces de sécurité lors de l'opération.

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Des Américains sur le banc des accusés

En fin de nuit, le dimanche 19 mai à Kinshasa, dans le quartier huppé de la Gombe, plusieurs dizaines d'hommes armés avaient attaqué le domicile d'un ministre, Vital Kamerhe, devenu depuis président de l'Assemblée nationale, avant d'investir le palais de la Nation, bâtiment historique abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi.

Les assaillants s'y étaient filmés en brandissant le drapeau du Zaïre, ancien nom de la RDC du temps de Mobutu, le dictateur renversé en 1997, et en réclamant le départ de l'actuel chef de l'État, au pouvoir depuis 2019 et largement réélu en décembre dernier. Leur aventure s'était arrêtée là, avec l'intervention des forces de sécurité qui, selon l'armée, avaient interpellé une quarantaine d'assaillants et en avaient tué quatre autres, dont leur chef, Christian Malanga, 41 ans, un Congolais installé aux États-Unis.

Au total 51 personnes dont trois américains sont poursuivis dans cette affaire. Les audiences qui se déroulent dans l'enceinte de la prison militaire de Ndolo reprendront le 26 aout prochain.

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