Ce vendredi 16 août, le Parlement sénégalais a voté une modification de son règlement intérieur, une étape cruciale pour permettre à Ousmane Sonko de faire sa déclaration de politique générale. Cet exercice avait disparu depuis la suppression du poste de Premier ministre par l'ancien président Macky Sall en mai 2019. Mais malgré ce changement, une question persiste : le chef du gouvernement se présentera-t-il enfin à l'Assemblée nationale ?
La modification du règlement intérieur ne semble pas suffire pour débloquer la situation au Sénégal. « Il n'y a aucune chance que le Premier ministre fasse sa déclaration de politique générale devant cette Assemblée nationale », affirme Abba Mbaye, député de la coalition « Taxawou Senegal » de l'opposant Khalifa Sall.
Cette déclaration reflète un scepticisme largement partagé au sein de l'opposition. La raison principale réside dans la récente saisine du Conseil constitutionnel par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, en vue d'une potentielle dissolution de l'Assemblée.
Une dissolution imminente ?
La dissolution de l'Assemblée nationale semble de plus en plus probable selon plusieurs analystes. Cette décision pourrait être une réponse à l'impasse actuelle, où la coalition d'opposition Benno Bok Yakkar, toujours majoritaire à la chambre basse, pourrait poser un obstacle majeur à Ousmane Sonko. Ce dernier pourrait se voir confronté au risque d'une motion de censure s'il tentait de présenter sa politique générale devant l'actuelle Assemblée.
Le camp présidentiel envisage sérieusement la dissolution de l'Assemblée dans les prochaines semaines, un scénario de plus en plus évoqué par les observateurs politiques. Ce geste viserait à aligner l'Assemblée nationale avec le nouveau paysage politique du Sénégal, dominé par les partis Pastef et Yewwi Askan Wi.
Le regime de Bassirou Diomaye Faye chercherait ainsi à avoir une majorité confortable pour permettre au gouvernement d'Ousmane sonko de dérouler son projet sans risque. Mais selon le directeur exécutif de l'ONG 3D, un sérieux écueil risque de se poser. Celui de la loi électorale, notamment sur le système de parrainage.
Il faudrait un consensus à défaut d'un arbitrage du Conseil constitutionnel. Moundiaye Cissé directeur exécutif de l'ONG 3D.
Le régime en place n'a pas la majorité à l'assemblée, c'est pourquoi on parle de l'absence de concordance de majorité.