Chaque année à la même période et depuis des décennies, d'une république à l'autre, les feux de brousse font rage. Le spectacle des Routes nationales est poignant. Des centaines de milliers d'hectares de forêts disparaissent chaque année par les épreuves du feu. D'origine criminelle ou naturelle, les dégâts sont les mêmes, sinon plus graves. Les autorités semblent désarmées face à l'ampleur du désastre. Les moyens de lutte contre les feux de brousse n'ont guère évolué.
Et visiblement, les élus des régions où les feux sont les plus dévastateurs et récurrents ne semblent pas du tout préoccupés par la situation. La question n'a jamais fait l'objet d'un débat, ni au niveau du législatif ni au sein de l'exécutif. Tout le monde semble s'accommoder du problème. Les parcs nationaux sont régulièrement la cible des feux mais les entités qui les gèrent ne disposent pas des moyens appropriés pour parer aux feux. Les aires protégées sont juste une appellation.
Pourtant, les pronostics sont très pessimistes, voire alarmants quant à la superficie de forêt qui restera dans les vingt prochaines années. On en ressent déjà les conséquences avec le tarissement des sources d'eau, y compris la nappe phréatique. Non seulement l'eau potable se raréfie dans toutes les régions, mais l'approvisionnement en électricité devient aussi très critique. Les impacts socio-économiques se ressentent au quotidien. Sans eau ni électricité, l'hygiène de la population et les activités génératrices de revenus sont juste hypothéquées. Avec la menace de la variole du singe qui se propage en Afrique, le manque d'eau risque de constituer un facteur aggravant.
La défaillance de l'énergie, de son côté, va de pair avec une accentuation de la pauvreté. Le développement est impossible sans source d'énergie. L'industrialisation reste un mirage s'il n'y a pas une énergie qui l'accompagne. En attendant la production en plein régime des énergies renouvelables qui restent pour le moment embryonnaires, la situation risque d'empirer.
La déforestation va deux fois plus vite que le reboisement, à tel point qu'on ne voit que l'étendue des superficies dégarnies et détruites. On a beau sensibiliser les populations locales, mais l'initiative restera vaine tant que leur existence demeure une incertitude au quotidien. L'instinct de survie l'emporte souvent sur les questions environnementales et la protection des lémuriens. Plus les années passent, plus les générations deviendront abruties et plus il est difficile de faire comprendre l'importance de la préservation des forêts en particulier et de l'environnement en général.
Si rien ne change, il faut s'attendre à un pays complètement chauve dans un futur proche à cause des... déserteurs (fabricants de désert) que sont les pyromanes.