Ile Maurice: L'ACIM propose des mesures pour briser le monopole des fournisseurs

Les produits alimentaires de base, essentiels pour une alimentation équilibrée, sont devenus inaccessibles et plus chers. Après la pénurie d'oeufs, c'est au tour du poulet de disparaître du marché. Lors d'une conférence de presse tenue vendredi, l'Association des consommateurs de l'île Maurice (ACIM) a rapporté avoir reçu de nombreuses plaintes et constaté que la pénurie est bien réelle, affectant les commerces à travers le pays.

Alors que la production de viandes telles que le boeuf et le porc tend à diminuer, celle du poulet a augmenté de 6,9 %, passant de 55 700 tonnes à 59 200 tonnes, a souligné Jayen Chellum, président de l'ACIM. «Le poulet est la source de protéines la plus consommée par les Mauriciens, et les autres sources deviennent plus chères, ce qui rend son accessibilité difficile pour une partie de la population. La Consumer Price Index révèle que le coût des produits alimentaires, y compris celui des légumes, n'a cessé d'augmenter. Alors que les grands restaurants et les hôtels restent bien approvisionnés, ce sont les personnes de la classe inférieure et de la classe moyenne qui achètent des morceaux de poulet dans les commerces de détail ou les bazars qui sont concernés.» Pour briser le monopole des fournisseurs, et rendre la consommation accessible et abordable, l'ACIM a préconisé la libéralisation de l'importation du poulet.

«Si cela est fait, le prix du poulet en Afrique du Sud sera plus bas qu'ici. Ensuite, il y aura ceux qui protesteront en disant que les entreprises locales vont subir des pertes et que des emplois seront menacés. Mais lorsque les consommateurs perdent de l'argent, ce n'est pas vraiment leur problème ; ils doivent se contenter des augmentations. Avec un marché protégé, dirigé par les fournisseurs, plutôt que par les consommateurs, les producteurs font la pluie et le beau temps, et décident des prix. Un marché compétitif permettrait de corriger les profits excessifs réalisés par les compagnies locales pour remplir les poches des actionnaires», a affirmé Jayen Chellum.

L'ACIM a proposé un système de tarification des oeufs, similaire à celui de la Chine, des Pays-Bas, de l'Allemagne et des États-Unis, où les oeufs sont vendus en fonction de leur poids pour plus de transparence. Selon un exercice de mesure réalisé avec l'aide des services de la Legal Metrology, Jayen Chellum a observé: «Nous avons pesé six oeufs provenant de différents petits commerces et six autres provenant de grandes surfaces. Nous avons constaté que le prix total d'oeufs achetés dans les supermarchés s'élevait à Rs 55,80 pour 422 grammes, soit 13 sous par gramme. En revanche, le prix total des oeufs achetés dans les petits commerces s'élevait à Rs 71 pour 369 grammes, soit 19 sous par gramme. Les petits commerces vendent des oeufs de plus petites tailles à des prix plus élevés.»

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