Sénégal: Linguère - Des éleveurs à Somme Yitty pour plancher sur les défis de leur secteur

Linguère — Le village de Somme/Yitty, dans le département de Linguère (Louga, nord), a accueilli, samedi, des délégations d'éleveurs venues de tout le pays, pour une journée de réflexion sur l'état et les défis de l'élevage au Sénégal, a constaté l'APS.

A l'appel de l'association "Pottital Djoloff", Somme Yitty situé dans la commune de Warkhokh à 15 kilomètres de Dahra, a reçu des délégations d'éleveurs, pour plancher sur le devenir de leur activité économique.

"Cette rencontre, organisée par l'association "Pottital Djoloff", vise à discuter des nombreux défis auxquels fait face le secteur de l'élevage au Sénégal", a déclaré le président de ladite structure, Harouna Adama Ba.

Il a souligné que "le secteur de l'élevage est confronté à de multiples difficultés, notamment le vol de bétail, le manque d'aliments, les problèmes fonciers et l'absence de mise en oeuvre effective des lois criminalisant ces pratiques".

Selon le responsable, ces problématiques sont "particulièrement aiguës dans le département de Linguère", une zone "historiquement dédiée à l'élevage".

De l'avis de Harouna Adama Ba, "la géographie et le climat de Linguère en font une zone propice à l'élevage".

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Il signale, cependant, que le système prédominant de transhumance, bien qu'adapté à la zone sylvo-pastorale, est "menacé" par des facteurs tels que les changements climatiques, la pression démographique, la raréfaction des ressources naturelles et les conflits entre éleveurs et agriculteurs.

"Le vol récurrent des animaux et l'accaparement des terres, notamment dans le Walo, compliquent encore la situation", a-t-il ajouté.

Des éleveurs venus de diverses régions pays, ont pu échanger, lors de ces assises, sur les contraintes du développement de leur secteur.

Des atouts sous-exploités

"Tout le monde s'accorde à dire que l'élevage pourrait contribuer davantage à l'économie nationale et jouer un rôle clé dans la sécurité alimentaire", a affirmé Harouna Adama Ba, non sans déplorer l'enclavement de certaines zones, qui rend difficile l'écoulement des produits et freine le développement du secteur.

Les acteurs sont conscients du fait que l'élevage, malgré les nombreux défis qui se posent à lui, présente bien des potentialités. "Le Ferlo, avec son ranch de Dolly, constitue une richesse sous-exploitée", a souligné M. Ba.

Ce ranch, propriété de l'État, s'étend sur 88 000 hectares de terres fertiles et abrite une végétation variée, mais son potentiel n'a pas été pleinement exploité depuis les indépendances, a-t-il estimé.

Le président de l'association "Pottital Djoloff" a ainsi proposé à ce que "la zone sylvo-pastorale puisse bénéficier des avancées technologiques, notamment en matière d'énergie solaire, pour renforcer le secteur de l'élevage".

"Ce secteur est un maillon essentiel de l'économie sénégalaise, tant par la promotion des exportations que par la création d'emplois et la satisfaction des besoins alimentaires des populations" au niveau local, a-t-il fait valoir.

Pour les participants, cette journée de réflexion marque le début d'une démarche collective visant à revitaliser un secteur crucial pour l'économie et la sécurité alimentaire du Sénégal.

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