Cameroun: Censure à Douala - L'émission 'laissons parler les gens' de Michel Ngatchou menacée sur Jambo FM

La liberté d'expression au Cameroun subit un nouveau revers à Douala, où l'émission populaire "Laissons Parler les Gens" de Michel Ngatchou sur Jambo FM fait face à une menace de suspension. Cette situation met en lumière les pressions croissantes exercées sur les médias indépendants à l'approche des élections de 2025.

Selon des sources internes, la direction de Jambo FM aurait reçu des injonctions du Conseil National de la Communication (CNC) concernant l'émission de libre antenne animée par Michel Ngatchou. Les autorités reprocheraient à l'animateur de laisser passer des appels à l'insurrection et le soupçonneraient d'être proche du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), bien qu'il n'en soit ni membre ni sympathisant déclaré.

Cette censure présumée soulève des questions sur la liberté de la presse dans le pays. L'émission "Laissons Parler les Gens", connue pour offrir une tribune ouverte aux citoyens de tous bords politiques, n'a pas été diffusée depuis vendredi dernier, y compris ce lundi 19 août 2024. Michel Ngatchou, contacté par téléphone, s'est abstenu de tout commentaire sur la situation.

Le parcours professionnel de Ngatchou, qui a débuté en 2001 à Radio Siantou avant de passer par Équinoxe TV et Radio, témoigne de son expérience et de sa crédibilité dans le paysage médiatique camerounais. Son engagement récent dans une campagne d'inscription sur les listes électorales via les réseaux sociaux pourrait avoir attiré l'attention des autorités.

Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de pression sur la presse nationale, illustré récemment par les tentatives de kidnapping visant le Dr Aristide Mono. Elle soulève des inquiétudes quant à la volonté du régime de museler les voix dissidentes et les médias objectifs à l'approche des échéances électorales.

Le rôle du ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, est particulièrement scruté dans cette affaire. Considéré comme le gardien de la pensée unique du régime, ses actions semblent en contradiction avec les engagements internationaux du Cameroun en matière de protection des journalistes.

L'affaire Michel Ngatchou pose des questions cruciales sur l'avenir de la liberté d'expression au Cameroun. Pourquoi le régime cherche-t-il à étouffer la presse locale ? En quoi la voix de Michel Ngatchou est-elle perçue comme une menace pour le pouvoir en place ?

Alors que le Cameroun se prépare pour les élections de 2025, cette tentative de censure à Douala révèle les défis auxquels font face les journalistes et les médias indépendants dans leur quête d'objectivité et de pluralisme. L'issue de cette affaire sera déterminante pour l'avenir de la liberté de la presse dans le pays.

La communauté internationale et les défenseurs des droits de l'homme suivent de près cette situation, rappelant au gouvernement camerounais ses obligations en matière de protection de la liberté d'expression et de la presse.

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