Un atelier destiné au renforcement des capacités des biologistes et cliniciens impliqués dans le projet intitulé "Etiologie des diarrhées aiguës chez les enfants et les adultes en République du Congo" s'est ouvert, le 19 août à Brazzaville, sous la houlette de la directrice de la recherche scientifique du Laboratoire national de santé publique (LNSP), coordonnatrice des projets en partenariat avec les Russes, la Pre Pembe Issamou Mayengue.
Organisé en collaboration avec l'Institut Pasteur de Saint-Pétersbourg, Fédération de Russie, l'atelier de deux jours a pour objectif de déterminer l'étiologie des diarrhées aiguës et de détecter les mécanismes de résistance des agents bactériens diarrhéiques chez les patients reçus dans les formations sanitaires du pays.
Spécifiquement, il est question de déterminer la prévalence des entérovirus (rotavirus, norovirus, astrovirus) et des bactéries entéropathogènes (E. coli diarrhéiques, salmonella, shigella, Campylobacter, Yersina non-pestis) chez les patients présentant une diarrhée aiguë reçus dans les formations sanitaires ; caractériser les mécanismes de résistance des bactéries diarrhéiques en République du Congo ; former trois doctorants et trois masters sur la caractérisation moléculaire des diarrhées aiguës.
Pour rappel, le LNSP a signé, le 10 juillet 2023, un mémorandum d'entente avec l'Institut Pasteur de Saint-Pétersbourg dont le but est de mener une recherche scientifique collaborative sur certaines maladies infectieuses et assurer non seulement un échange d'expériences scientifiques, mais aussi la formation des apprenants.
Ce mémorandum a débouché sur la mise en place d'un projet intitulé « Etiologie des diarrhées aiguës chez les enfants et les adultes en République du Congo ». Menée en collaboration avec l'Institut Pasteur de Saint-Pétersbourg, cette étude contribuera à la mise en place d'une plateforme complémentaire et performante pour le diagnostic des maladies diarrhéiques au Congo. Elle apportera des informations importantes sur la résistance des entérobactéries aux antibiotiques usuels au Congo, tant pour l'amélioration de la prise en charge des malades que pour les perspectives vaccinales...
« Ce moment de partage scientifique permettra aux participants de bien comprendre le contexte et les enjeux de l'étude, la méthodologie adoptée ainsi que les attentes de l'étude », a déclaré, dans son allocution d'ouverture, la Pre Pembe Issamou Mayengue. Elle a souligné que la lutte contre les maladies diarrhéiques reste un constant défi de santé publique, malgré le fait qu'elles soient à la fois évitables et traitables.
« Il est par conséquent urgent d'évaluer la circulation des agents pathogènes dans notre pays et de mettre en place des outils de surveillance au sein de la population. Une telle démarche permettra, nous en sommes sûrs, d'anticiper toute émergence de nouveaux pathogènes et la survenue des résistances aux antibiotiques. Ainsi, afin d'avoir une vue globale des différents pathogènes diarrhéiques dans notre pays, cette étude devrait être un premier pas dans l'optique de mettre en place un observatoire national des diarrhées considérant toutes tranches d'âge... », a-t-elle confié.
Méthodologie : type et période de l'étude
Dans ce contexte, il est prévu une étude transversale prospective portant sur les patients externes/internes reçus en consultation pour la diarrhée aiguë ; trente- neuf mois dont trois mois pour l'étude pilote et douze autres pour la collecte des échantillons dans des départements, notamment Brazzaville et Pointe-Noire : quatre et trois sites respectivement ; dans les autres départements deux sites (l'un en milieu urbain et l'autre en milieu rural).