Afrique de l'Ouest: La Gambie et le Sénégal règlent leur différend commercial frontalier

19 Août 2024

Suite à une discussion fructueuse à huis clos qui a duré plus de cinq heures, les autorités gambiennes et leurs homologues sénégalais se sont mis d'accord pour poursuivre la politique de mise en place du système de suivi électronique pour les camions sénégalais en transit dans le pays, et ce, en vue de payer les frais d'escorte au point d'entrée.

L'accord a été conclu à la suite d'un récent différend commercial transfrontalier entre les deux pays.

Plus tôt dans la journée de mardi, les fonctionnaires des deux pays se sont rencontrés au village frontalier de Kerr Ayub, où ils ont échangé des plaisanteries. Ils se sont ensuite rendus à Mansa Konko, dans la Région de Lower River (LRR), où s'est tenue la réunion à huis clos qui a duré plus de cinq heures.

Parmi les principaux accords conclus entre les deux pays, les camions ne paieront pas de droits de sortie, les véhicules seront arrêtés pour des raisons de sécurité et, au lieu du nouveau tarif, ils paieront le tarif habituel de 63 000 CFA.

Alors que les deux pays se sont mis d'accord sur la poursuite du système de suivi électronique de l'Administration Fiscale de la Gambie (GRA), le Sénégal a également accepté de développer son propre système de suivi.

À leur arrivée à Mansa Konko, les délégués ont brièvement informé les médias et les participants, et El Malick Ndiaye, ministre sénégalais des transports, a souligné que les deux présidents s'étaient entretenus au téléphone, ce qui, selon lui, est un signe positif de paix, contrairement à d'autres pays où les dirigeants ne communiquent pas en cas de conflit.

À l'issue de ce dialogue à huis clos, les deux pays ont convenu que la Gambie devrait transmettre aux autorités sénégalaises une liste de marchandises exonérées de droits de douane.

En outre, la période de laissez-passer (passavant) pour les véhicules gambiens entrant au Sénégal est passée de 10 à 30 jours pour 5 000 CFA, avec une possibilité de renouvellement pour 15 jours pour 10 000 CFA.

En outre, tous les véhicules sénégalais entrant en Gambie se verront délivrer un laissez-passer de 30 jours au prix de 5 000 CFA, renouvelable pour une autre période de 15 jours au prix de 15 000 CFA.

Le laissez-passer pour les véhicules entrant en Gambie et le « passavant » pour les véhicules entrant au Sénégal ne s'appliqueraient pas aux camions en transit et les camions sénégalais en transit ne paieraient que la redevance du service de suivi électronique.

Les camions gambiens en transit vers Bissau, le Mali et Conakry, qui empruntent le corridor sénégalais, devront payer des frais d'escorte.

En outre, les frais de traversée pour les bus Dakar Dem Dik du Sénégal et de la Compagnie des Services de Transport de la Gambie (GTSC) ont été rétablis à leur prix initial de 63 000 CFA et tous les véhicules gambiens et sénégalais empruntant le pont ont la possibilité de payer dans les deux monnaies (Dalasi ou CFA) à un taux fixe qui sera publié chaque semaine.

Ils ont également indiqué que les marchandises achetées au Sénégal pour la Gambie ne seront plus facturées 80 000 CFA, une taxe sera imposée aux marchandises d'une valeur égale ou supérieure à 500 000 CFA.

Mr Baboucarr O. Joof, ministre du Commerce, de l'Industrie, de l'Intégration Régionale et de l'Emploi, a déclaré que les discussions qu'ils ont tenues avaient pour but de faciliter le commerce, de réduire les tarifs commerciaux, d'éliminer les obstacles au commerce et de garantir une circulation fluide des échanges entre les deux pays.

Le ministre gambien du commerce a reconnu que des progrès significatifs avaient été accomplis au cours de ce dialogue et s'est dit optimiste quant à l'impact de leur décision sur la réduction du seuil de pauvreté des populations des deux pays au cours des deux prochains mois.

Il a déclaré que les deux parties n'avaient pas résolu tous les problèmes au cours de leur dialogue à huis clos, mais que des solutions avaient été trouvées concernant les principaux points de désaccord.

Le ministre Joof a fait l'éloge de la récente réunion à huis clos, déclarant qu'ils avaient pris une « bonne décision », compte tenu des mécanismes de supervision de la mise en oeuvre qu'ils avaient conçus au cours de leur réunion, et de la décision de faire revenir les ministres du commerce et de l'industrie avec leurs équipes pour examiner l'intégrité des défis auxquels sont confrontés les deux pays en matière d'exportations vers le Sénégal et d'importations vers la Gambie, et ce, afin de réduire le déséquilibre commercial.

« Nous pensons que nous sommes sur la bonne voie pour la résolution de problèmes datant de plusieurs décennies», a ajouté le ministre Joof.

Mr Ebrima Sillah, ministre des Transports, des Travaux et des Infrastructures, a également exprimé l'engagement du gouvernement à poursuivre dans l'esprit du « sénégambianisme » et à faire avancer la coopération avec la Sénégambie.

Le ministre Sillah a laissé entendre que le Sénégal souhaiterait également introduire sa plateforme de stationnement, qui, selon lui, pourrait intégrer et harmoniser le système de suivi des marchandises qui traversent les deux pays.

Il a également souligné qu'au niveau des douanes des deux pays, les autorités des deux pays oeuvrent d'arrache-pied en vue de l'intégration et de l'harmonisation des deux solutions douanières qui ont été utilisées dans les deux pays dans le cadre de l'initiative de la CEDEAO visant à améliorer la circulation des biens et des services dans les pays membres.

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