Tous les organes en charge de l'organisation des élections sont déjà à pied d'oeuvre pour les communales du 11 décembre.
Dans un communiqué publié hier, l'Administration fiscale rappelle que le respect des obligations de déclaration et de paiement des impôts et taxes dans les délais fixés par la loi, ainsi que le paiement des arriérés fiscaux sont indispensables afin de certifier la régularité fiscale du candidat aux élections communales et municipales. Un rappel qui n'est pas passé inaperçu du côté des partisans de l'ancien président, Marc Ravalomanana, qui venait juste de déclarer sa candidature à la course à la mairie d'Antananarivo. En effet, depuis ce vendredi, les Zanak'i Dada craignent des manigances et, depuis hier, un risque d'instrumentalisation du fisc afin d'empêcher cette candidature, trop menaçante.
État 211 bis.
En se référant aux dispositions de l'annexe 4 du Décret n°2024-1796 du 06 août 2024 fixant les modèles de certaines pièces à fournir par les candidats et liste de candidats aux élections communales et municipales du 11 décembre 2024, et de l'article 272 de la Loi n°2014-020 du 27 septembre 2014 relative aux ressources des Collectivités Territoriales Décentralisées, aux modalités d'élections, ainsi qu'à l'organisation, au fonctionnement et aux attributions de leurs organes, le directeur général des impôts veut s'adresser à tous les candidats. De plus, un communiqué du même acabit sortait du bureau des 67 Ha la veille de l'ouverture officielle du dépôt des candidatures pour les dernières élections présidentielles. Ce qui n'a pas empêché l'ancien président d'avoir l'état 211 bis, pour la deuxième fois, après son départ du pouvoir.
Enjeu.
Pour cette fois, la menace semble réelle. Dada est plus que jamais déterminé à reconquérir le pouvoir, quitte à revenir là où tout a commencé, il y a 25 ans. Conscients de la force de ce dernier dans la capitale et les enjeux que présentent les communales du 11 décembre, et à défaut d'un rival à sa hauteur, les dirigeants pourraient tenter d'emprunter un autre chemin pour écarter sa candidature. Quoi qu'il en soit, dans sa déclaration de ce vendredi, Marc Ravalomanana s'est adressé aux autorités. « Je crois qu'il n'y aura plus de tentatives pour empêcher les candidats de se présenter aux élections communales », a-t-il avancé. Sa déclaration était d'ailleurs précédée d'une visite au bureau de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et d'un bref entretien avec le président de la CENI, Dama Arsène Andrianarisedo, ce vendredi, à Alarobia.
Victime.
En tout cas, l'instrumentalisation du fisc, s'il s'agit de cela, n'est pas l'apanage du régime actuel. En 2001, à la veille des élections présidentielles, Pierrot Rajaonarivelo, vice-Premier ministre chargé du Budget et de la Décentralisation de Didier Ratsiraka, avait effectué une descente auprès du Tiko Tanjombato, entreprise de Marc Ravalomanana, afin d'effectuer un contrôle fiscal. En voulant empêcher la candidature du maire d'Antananarivo aux élections présidentielles, le régime Ratsiraka avait fait de lui une victime. Tout le monde connaît la suite de l'histoire.