Ce 20 août marque la première année d'épiscopat de Mgr Jean Michaël Durhône à la tête du diocèse de Port-Louis. L'occasion de lui demander de faire un bilan d'une année riche en événements.
Quels sont les enseignements les plus marquants de votre première année à la tête de l'Église ?
Je prends pleinement conscience que l'évêque est avant tout un homme de rencontres. Dans ma mission, je suis amené à rencontrer non seulement les acteurs de l'Église, mais aussi des personnes issues de tous milieux et de diverses réalités culturelles. Je rencontre également les responsables des autres religions et les autorités civiles. Ces rencontres se déroulent toujours dans un climat d'écoute, de partage, de dialogue, et parfois d'interpellation mutuelle.
C'est l'évêque qui porte la responsabilité de l'Église catholique à Maurice, mais cette mission ne se vit pas en solitaire. Je dois être entouré de plusieurs conseils, composés de personnes aux horizons et sensibilités divers, pour pouvoir avoir un discernement le plus juste possible et une vision plus large de la réalité mauricienne. J'apprécie les conseils éclairés de mes proches collaborateurs et le soutien des prêtres et des fidèles qui prient pour moi.
Quels changements avez-vous initiés depuis votre ordination ?
L'un des chantiers prioritaires concerne «l'Église à venir». Quelle Église voulons-nous pour répondre aux interrogations des hommes et des femmes de notre temps ? J'ai confié au père Jean-Claude Véder et à une équipe la responsabilité d'accompagner prêtres et laïcs dans la réflexion sur les besoins de la mission de l'Église à Maurice. En novembre, cette équipe présentera ses réflexions et propositions. Les fruits de cette réflexion nous permettront, ensemble, de déterminer la direction que prendra l'Église.
J'ai également procédé à des nominations de femmes à des postes de responsabilité au sein de l'Église. Il existe aussi de nombreux défis, tels que l'éducation et le soutien aux familles touchées par les fléaux sociaux, qui nécessitent un suivi constant et des échanges avec les autorités et la société civile.
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En cette année électorale, dans votre lettre pastorale, vous appelez les jeunes à prendre leurs responsabilités politiques et citoyennes. Quel message souhaitez-vous adresser à cette jeunesse capable de transformer la société ?**
Les jeunes ont la capacité de construire, dès aujourd'hui, une société mauricienne où il fait bon vivre. Je suis convaincu que leur réussite et leur intégration passent par une éducation de qualité, centrée sur l'humain, qui les aidera à réaliser leurs rêves pour un monde meilleur. C'est pourquoi j'ai tenu à les associer à la réflexion de ma première lettre pastorale. Les jeunes sont notre première mission. Le Pape François l'a fortement souligné lors de sa visite en 2019. De plus, à l'issue du synode (NdlR : exercice d'écoute et de consultation) au niveau diocésain, visant à créer une Église plus dynamique et participative, les jeunes ont exprimé leur désir de jouer un rôle plus important dans l'Église. Ce désir fait écho aux propos du Pape lors des dernières JMJ à Lisbonne :«Comme la terre a besoin de pluie, l'Église et la société ont besoin des jeunes.»
Les jeunes sont non seulement l'avenir, mais aussi le présent. Personnellement, je crois qu'ils m'aideront à devenir un meilleur évêque. Je compte beaucoup sur leur contribution, car ils peuvent nous aider à rester joyeux dans l'espérance. Pour que les jeunes puissent devenir des leaders, il est crucial d'établir des espaces de collaboration et de discernement entre jeunes et adultes.
Soutien aux athlètes paralympiques
Mgr Jean Michaël Durhône a tenu à encourager les Mauriciens participant aux Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre. «Je souhaite exprimer mon soutien à cette délégation mauricienne, petite par le nombre mais grande par ses qualités. La persévérance, le courage et la détermination dont font preuve les athlètes paralympiques suscitent à la fois admiration et inspiration. Les valeurs qu'ils incarnent démontrent que le handicap n'est pas un obstacle à l'épanouissement personnel. Merci de nous montrer qu'une autre voie est possible. (...) Ces Jeux nous offrent l'opportunité de faire évoluer notre perception du handicap et de placer la question de l'inclusion au coeur de la société. Nous sommes émus et fiers qu'Anaïs (Angeline), Noemi (Alphonse), Roberto (Michel), Yovanni (Philippe), Brandy (Perrine) et Eddy (Capdor) portent haut les couleurs mauriciennes dans la capitale française. Au nom de tous les catholiques mauriciens, je leur assure de mes prières.»