Cameroun: La DGRE considérée civilement responsable dans le procès du meurtre de Martinez Zogo

Au Cameroun, la 9ème audience du procès sur le meurtre de Martinez Zogo a eu lieu lundi 19 août devant le tribunal militaire de Yaoundé, sur l'enlèvement et le meurtre de l'animateur radio d'Amplitudes FM, en janvier 2023. Le tribunal a rejeté la demande d'un sursis déposé par plusieurs parties. Autre point clé de cette audience, le tribunal a retiré à la Direction générale des renseignements extérieurs (DGRE) sa qualité de partie civile dans ce dossier.

La 9ème audience du procès sur le meurtre de Martinez Zogo a eu lieu ce 19 août devant le tribunal militaire de la capitale du Cameroun. Prenant la parole devant l'audience, le commissaire du gouvernement a d'abord rappelé à la Cour que l'État est civilement responsable des actes commis par ses agents au sein de la DGRE, et ne saurait par conséquent se constituer partie civile. Une requête approuvée par la Cour. La Direction Générale de la Recherche Extérieure est donc considérée uniquement comme civilement responsable dans ce procès.

Il s'agit d'une petite victoire pour maître Jacques Mbuny, avocat de Justin Danwe, inculpé pour « complicité d'assassinat » : « La DGRE ne peut pas venir comme si Martinez était un agent de la DGRE, pour dire qu'elle est victime et elle se constitue partie civile, et en même temps civilement responsable. Parce que pour nous, toute condamnation qu'il pourrait y avoir, dans le cadre de ce service, la DGRE sera tenue pour responsable. »

Une suspension d'audience demandée

Durant les six heures de débats, les discussions ont également porté sur la suspension ou non de l'audience. Certaines parties ont demandé un sursis suite à l'introduction d'un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême. Le mois dernier, la Cour d'Appel du Centre avait rejeté la demande de plusieurs parties, d'avoir une copie du dossier de procédure.

Maître Seri Zokou avocat de Maxime Eko Eko, ancien directeur de la DGRE regrette le rejet de cette demande par le tribunal : « Le tribunal n'a pas eu la même lecture que nous. Cela nous étonne parce qu'il est connu et reconnu dans toutes les législations qu'en matière répressive, un pourvoi donne lieu à un effet suspensif. »

Le tribunal militaire a renvoyé l'affaire au 9 septembre prochain, les avocats espèrent l'ouverture des débats à cette occasion.

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