Sénégal: Les religieux mis à contribution pour mettre fin aux violences basées sur le genre

Dakar — L'entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (Onu Femmes) a initié ce lundi une consultation avec des chefs religieux et traditionnels, pour réfléchir sur la gestion des violences à l'égard des femmes et la promotion de la masculinité positive, en vue d'examiner la manière de mettre fin aux violences basées sur le genre (VGB).

"Nous avons organisé cette concertation pour analyser ensemble le contexte de notre société : quelles sont les réalités que nous avons aussi dans les différentes catégories de la société et aussi quelles sont les modalités que nous pouvons utiliser pour éradiquer cette violence faite aux femmes et aux filles ?", a expliqué Diéynaba Wane Ndiaye, coordonnatrice nationale du bureau Onu Femmes au Sénégal.

Elle prenait part à l'atelier d'orientation des chefs religieux et coutumiers sur la gestion des violences faites aux femmes et aux filles. La rencontre se tient de lundi à mardi à Dakar.

Diéynaba Wane Ndiaye explique que les religieux ont été choisis, car étant ceux qui animent les écoles coraniques, l'Eglise et donc, "portent les messages" de la société.

"Ce qui fait que nous avons voulu les rencontrer aujourd'hui, organiser des échanges avec eux et aussi même parler un peu du débat sur le genre", a-t-elle déclaré.

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Elle estime qu"'il faudrait qu'ils [les religieux] aient une meilleure compréhension quand on parle de genre, de l'égalité des sexes, des droits des femmes et des filles, qu'on ait la même compréhension (...)".

Ils doivent également être en mesure de "porter le message au niveau de la société et apporter les changements qu'il faut en respectant aussi les réalités religieuses et coutumières de nos différentes sociétés".

Elle indique que la stratégie adoptée aujourd'hui dans le cadre de la lutte contre les VGB associe systématique l'homme.

"Ce n'est pas un combat, ce n'est pas une guerre entre les hommes et les femmes, mais c'est une entente que nous voulons avoir au sein de la famille pour l'épanouissement de tous les membres de la famille. Ce qui fait que de plus en plus, toute stratégie que nous développons, nous y allons avec les hommes", a-t-elle lancé.

Selon Imam Moustapha Wellé, coordonnateur national du Réseau Islam et Population, "le fait qu'on soit là, c'est une occasion de clarifier ces concepts (...)".

C'est aussi une opportunité de "montrer que depuis l'aube de l'Islam, le bon Dieu a éliminé toutes les pratiques néfastes qui étaient subies par les femmes et leur a conféré des droits au même titre que les hommes dans tous les aspects de la vie économique, sociale, politique et culturelle".

"Et cela, il faut que nous tous soyons conscients de cela, et le combat doit être mené à deux, aussi bien par les hommes que les femmes ", a-t-il recommandé.

Abbé Oscar Manga du diocèse de Ziguinchor rappelle, quant à lui, que "la question de la violence basée sur le genre est une question qui affecte la dignité même de l'être humain".

Selon lui, "nous ne pouvons pas vivre ensemble dans un esprit de dominés et de dominateurs, mais dans un esprit de frères et soeurs unis et qui collaborent au bien-être de chacun. Ce que moi je peux, je le fais pour que l'autre soit heureux".

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