Algérie: Congrès de la Soummam 20 aout 1956 - Un dispositif de sécurité de génie

Bejaia — Au-delà de sa réussite globale, notamment sa contribution à la restructuration de la révolution algérienne, le congrès de la Soummam du 20 août 1956 a fait et fait encore impression par sa tenue au nez et à la barbe de l'ennemi grâce à un dispositif sécuritaire que tous les témoignages des moudjahidine qualifient de génie.

A la veille du 68e anniversaire du congrès, le directeur du musée du moudjahid de Bejaia, Redouane Hadi, a relevé dans un bref entretien à l'APS, que le dispositif sécuritaire mis en place "relevait d'une prouesse tactique inégalée".

Pour la sécurité du congrès de la Soummam, Amirouche avait tout calculé pour éviter toute surprise et éviter le moindre risque. Des informateurs avaient été placés dans toutes les structures immédiates de l'armée coloniale et chargés de suivre ses mouvements des semaines durant.

Feu Djoudi Attoumi, ancien officier de l'ALN, ne cessait de répéter que la stratégie mise en place alors a permis à ce conclave, organisé du 13 au 20 août dans la clandestinité et dans une région hostile, notamment sa proximité d'un quartier général militaire basé à Akbou à 20 km de là, de se dérouler sans qu'il ne soit perturbé par le moindre incident, et sans que rien ne filtre de sa tenue, encore moins des échanges qui avaient eu lieu.

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Le directeur du musée du moudjahid de Bejaia a relevé, dans ce cadre, que le colonel Amirouche, qui ne laissait rien au hasard, surveillait même les approvisionnements destinés aux congressistes, en insistant sur la multiplication des fournisseurs de sorte à ne pas attirer l'attention et la curiosité des mouchards.

Sur le plan opérationnel, pour garder le secret sur Ifri, Amirouche a déployé ses Djounoud dans toute la vallée de la Soummam, multipliant les embuscades et autres actions dans des endroits éloignés pour faire diversion et occuper l'ennemi dans des opérations vaines et mobilisatrices de troupes, à l'instar de la coupure de la ligne ferroviaire entre Akbou et Ouzellaguene, qui a donné à l'armée française du fil à retordre.

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