Cameroun: Répression liberté d'expression-affaire Shalom - Vérités et contre-vérités tissent une toile nocive

Après avoir répondu à une convocation, le 19 Aout 2024, de la police qui l'auditionné, le missionnaire Dounya Fendju indique n'avoir jamais transmis des informations ou donné sa caution pour la diffusion des informations ou des vidéos sur les réseaux sociaux par des journalistes ou tout influenceur reconvertis en cyber activistes. Alors que se dessine une inculpation pour complicité de diffamation contre sa personne et l'émission des mandats de recherche contre les présumés auteurs de l'infraction.

Ce jeudi 15 aout 2024, Shalom Tsemo devrait avoir sept ans. Malheureusement, cette fillette, enlevée, violée, sodomisée et tuée à Bangnagté, entre le 29 février et le 1er mars 2024, alors qu'elle rentrait de l'école, n'a pas connu la grâce de célébrer son septième anniversaire. Cette information vérifiable a été diffusée par de nombreux sites d'information en ligne, juste après le drame. Seulement dans le même temps, certains sites ou page Facebok ont brillé en matière de nouvelles non vérifiables à ce sujet. C'est notamment le cas du cyber activiste surnommé -Nzui-mantho-.

Aux environs du 06 mars dernier, celui-ci, à travers ses publications sur Facebook, a exagérément lié l'enlèvement, le viol ou la sodomisation et l'assassinat de Shalom à une affaire de trafic d'ossements humains. Ces dénonciations et accusations mensongères, selon le missionnaire Dounya Fendju que nous avons rencontré en date du 09 mars 2024, ne reflètent pas les faits sur le terrain.

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Mon téléphone ne cesse de crépiter. Il y a trop de fausses informations qui circulent sur la toile depuis l'annonce de la mort de ma fille, le 1er mars dernier. Les gens disent des choses non fondées. Les gens ont même fait circuler sur WhatsApp que la maison de la policière a été incendiée par des conducteurs de motos taxis. Je déplore cette situation, confiait-il.

A la sortie de son audition à la Division régionale de la police judiciaire de l'Ouest à Bafoussam, le lundi 19 Aout 2024, le missionnaire Odilon Dounya Fendju, mis en cause suite à une plante du commissaire de sécurité publique de la ville de Bangangté, Fils Mathias Ngouko a fait savoir à des proches qu'il est poursuivi pour avoir dénoncé le couple Kum-dont la conjointe de sexe féminin, Mélanie Kum, est fonctionnaire de police en service au commissariat de sécurité publique de Bangangté. Selon lui, il est constant que la dépouille de Shalom Tsemo a 2t2 découverte le 1er mars 2024 au domicile de ce couple. Ce qui implique que les responsables de cette maison soit suspectée d'avoir un joué un rôle dans le cadre de l'enlèvement et de l'assassinat de cette fillette de 06 ans à Bangangté.

Ce missionnaire rapporte aussi que pendant son audition, il a été indexé de complicité des écrits ou du discours distillés par voie de communication électronique ou sur les réseaux par certains journalistes ou influenceurs dans le cadre de cette affaire et criminalisant des hautes personnalités du sérail, avec des informations sans preuves relatives au trafic d'ossements humains.

La défunte devrait avoir sept ans le 15 aout 2024

Loin de cette logique de fakenews, pour rendre hommage à la défunte, ses amis et connaissance se sont retrouvés ce 15 Aout 2024 à Bangangté, au domicile de ses parents, le missionnaire Odilon Dounya Fendju et sa compagne Catherine Larissa Bianou, pour prier, chanter et déplorer de la disparition, dans des circonstances cruelles et dramatiques, de la petite de fille alors âgée de six ans et cinq mois, Tsemo Elalie Grace Shalom dont le corps sans vie se trouve depuis le 1er mars 2024 à la morgue de l'hôpital de district de Bangangté.

Ce drame continue d'agacer Catherine Bianou Larissa, la mère de la fillette assassinée. Elle demande que justice soit rendue et que le corps de sa fillette lui soit restitué afin qu'elle fasse son deuil pour se libérer émotionnèrent. Pour elle, il est anomal que la dépouille de sa fille séjourne dans la chambre froide depuis sept mois déjà. Elle est autant choquée que toutes les sollicitations initiées auprès des autorités judiciaires de Bangangté pour entrer en possession de ce corps se sont avérées infructueuses. Son compagnon, le missionnaire Dounya Fendju, ne cesse de dénoncer la légèreté des enquêtes et le comportement peu orthodoxe des policiers de Bangangté.

Parce que, après la découverte du corps de Shalom, dans la matinée du 1er mars 2024, au domicile de l'une de leurs consoeurs, l'inspectrice de police Mélanie Kum, ils se sont précipités d'aller déposer cette dépouille à la morgue, sans la présence de ses parents ou du public. Ensuite, il se plaint du fait que madame le commissaire de la police judiciaire de Bafoussam a refusé à sa demande visant à la reconstitution des faits et à la reprise de l'autopsie du médecin légiste en sa présence ou celle de la mère de l'enfant.

Le missionnaire Dounya Fendju assume, jusqu' au moment où nous allions sous presse, cette posture de dénonciation et rejette toute déclaration faite sur les réseaux sociaux par des personnes avec qui il n'a jamais échangé ou communiqué à l'instar du journaliste et activiste camerounais J. Remy Ngono, en exil en France depuis des années.

Celui-ci, communiquant sur cette affaire a mené un direct sur sa chaine Youtube, il y a quatre mois, et dont nous avons pris connaissance en date du 12 avril 2024. Sur un ton virulent, il a ouvertement accusé le gouvernement camerounais d'être à l'origine de ce crime.

J. Remy Ngono a nommément cité le nom d'une personnalité originaire de Banganté et membre de ce gouvernement constitué par la majorité présidentielle, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais-Rdpc. Après comme avant cette dénonciation militante de J. Remy Ngono devenue virale, le missionnaire Dounya Fendju brille par un discours constant. Depuis le décès de cet enfant, des choses se disent sur les réseaux.

Il y a des vérités et contrevérités. Je n'ai donné quitus à personne de parler de cette affaire sur les réseaux sociaux. Je souhaite que tous les journalistes qui traite de l'enlèvement et de l'assignat de Shalom restent professionnels. Je ne suis pas favorable à toutes les informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Ça fait moins sérieux et ça peut diluer la pertinence de nos exigences. Je ne m'adresse qu'aux journalistes à la réputation rétablie et qui font montre d'un professionnalisme en sachant comment critiquer et vérifier les informations à la source -, explique-t-il.

Logique d'intimidation

Convoqué à la Division régionale de la police judiciaire de l'Ouest à Bafoussam pour le lundi 19 Aout 2024, le missionnaire a déféré suite à ce document de poursuite pénale dirigé contre sa personne, signé en date du 12 Aout dernier par la police judiciaire-Pj- et servie quelques heures après. Il déplore également que loin d'accéder à ces exigences dans le cadre de manifestation de la vérité au sujet de l'affaire Shalom, les autorités policières et judiciaire activent contre sa personne une poursuite pénale...-Il est mentionné urgent sur la note de cette transmission de cette affaire du paquet de Bangangté pour la Pj de Bafoussam.

C'est comme si cette enquête sera diligentée plus rapidement que celle de l'assassinat de ma fille. On m'a dit que le Procureur de Bangangté qui l'a orienté depuis le 04 juillet 2024 à la Pj pour enquêtes, attend vite le procès-verbal à la suite de mon audition-, souligne-t-il.

Émettre des mandats de recherche contre les présumés auteurs de diffamation

Que ce cache-il derrière cette exigence de célérité... Le Procureur de Bangangté va-t-il inculpé le missionnaire Dounya Fendu de complicité de diffamation par voie électronique-article 78 de la loi de 2010 sur la cybersécurité et cybercriminalité au Cameroun et émettre un mandat d'amener contre les présumés auteurs de cette infraction. La suite de cette audition-interrompue par une urgence de service-se déroulera ce mardi 20 Aout 2024.

Il est à préciser que l'observateur souligne que cette poursuite s'apparente à une cabale orchestrée par les ennemis de la liberté d'expression et du droit à l'information prescrits par l'article 9 de la Charte Africaine des Droits de l'homme et des peuples et détaillés dans la Déclaration de Principes de l'Union Africaine sur l'accès à l'information et la liberté d'expression en Afrique actée à Banjul en Gambie en 2019.

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