Le climat politique au Cameroun se tend davantage. Jean Michel Nintcheu, député et président national du Front des Camerounais pour le Consensus (FCC), a dénoncé de nouvelles menaces pesant sur la vie du Dr Aristide Mono, chroniqueur radio et consultant TV. Selon le député, le Dr Mono aurait fait l'objet de deux tentatives d'enlèvement et serait soumis à une surveillance constante.
Ces agissements s'inscrivent dans un contexte de répression accrue de la liberté d'expression au Cameroun. La suspension de l'émission "Droit de réponse", dans laquelle Aristide Mono intervenait régulièrement, et l'interdiction d'un autre programme où il participait sont des signes révélateurs de cette volonté de museler les voix dissidentes.
"Le discours alternatif n'est pas un crime", a déclaré Jean Michel Nintcheu. Il accuse le régime de Paul Biya d'être derrière ces attaques visant à intimider les opposants et à maintenir un climat de peur. Le député met en garde contre les conséquences de ces agissements et appelle la communauté internationale à se saisir de ce dossier.
"L'exil ne sera plus l'unique option pour les enfants de ce pays", a-t-il martelé, soulignant la détermination des Camerounais à lutter pour leurs droits et leurs libertés.
Cette nouvelle affaire vient s'ajouter à une longue liste d'atteintes aux droits de l'homme au Cameroun. L'assassinat du journaliste Martinez Zogo, dont le discours ne plaisait pas au pouvoir, en est une illustration tragique.
Les acteurs de la société civile et les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent depuis plusieurs années la censure et les harcèlements dont sont victimes les opposants politiques, les journalistes et les défenseurs des droits de l'homme au Cameroun.
Déclaration de Hon. Jean Michel NINTCHEU à propos de la tentative d'enlèvement du Dr Aristide Mono
Le discours alternatif n'est pas un crime.
Le Dr Aristide MONO, universitaire, chroniqueur radio et consultant sur les émissions de grande écoute à la télévision camerounaise est soumis depuis peu à un harcèlement inadmissible, terrible et dangereux. Une alerte de ce dernier mentionne entre autres deux tentatives d'enlèvement et une filature permanente. Un mode opératoire suranné du régime de Yaoundé qui a débouché sur l'assassinat sauvage de Martinez Zogo, un autre acteur de la scène médiatique dont le discours ne plaisait pas aux « héritiers de l'ordre de 82 ».
La suspension de l'émission Droit de réponse - dans laquelle Aristide Mono était consultant- par le très controversé Conseil National de la Communication ainsi que le communiqué interdisant un autre programme - dans lequel Aristide Mono était participant permanent- donnent des indications suffisantes sur les auteurs et les complices de ce harcèlement inacceptable.
Nous prenons l'opinion nationale et internationale à témoin sur cette dérive du pouvoir de Yaoundé à qui nous demandons d'arrêter toute instrumentalisation contre celles et ceux qui ont choisi de regarder et d'analyser la société camerounaise telle qu'elle est sans forcément emboucher les vuvuzelas de la pensée unique et de la propagande visant à altérer les libertés pour permettre à M. Biya de rester anti-démocratiquement au pouvoir après 42 ans de faillites; de déstructuration et de ruine des fondements de la nation camerounaise. L'exil ne sera plus l'unique option pour les enfants de ce pays.
Le régime de Yaoundé, ses barbouzes et son système de répression seront tenus pour responsable de toute atteinte à la vie et à la liberté de M. Aristide Mono.
Le Grand Soir ne se passera pas comme certains le pensent au sein du régime de Yaoundé parce que nous sommes prêts pour engager les actions que requéront les actes à venir de la même nature.
Fait à Douala, le 16 Août 2024.
Hon. Jean Michel NINTCHEU
Député
Président national du FCC.
Coordonnateur national par intérim de l'APC.