Cameroun: Crise à l'ENAM - Gestion chaotique, déficit record et enquête sur un trafic de places aux concours

L'École nationale d'administration et de magistrature (ENAM) du Cameroun traverse une période tumultueuse sous la direction de SOUMBOU ANGOULA. Nommé il y a six ans, le directeur général fait face à des critiques de plus en plus vives, y compris de la part de ses anciens soutiens à la présidence de la République.

La gestion qualifiée de catastrophique et chaotique de l'institution soulève des interrogations jusqu'au plus haut niveau de l'État. Le ministre des Finances, Louis Paul MOTAZE, ne cache plus son exaspération face à la situation financière alarmante de l'école.

Malgré les subventions annuelles de plus de 2 milliards de francs CFA accordées par l'État, l'ENAM se trouve dans une situation financière désastreuse. Le déficit de l'institution a connu une augmentation vertigineuse, passant de 1 milliard à 6 milliards de francs CFA en seulement six ans. Cette accumulation représente un milliard de déficit supplémentaire chaque année, soulevant des questions sur l'utilisation des fonds publics.

Les conséquences de cette crise financière sont multiples et affectent l'ensemble des acteurs liés à l'ENAM. Les salaires des employés ne sont plus versés régulièrement, les enseignants attendent leur rémunération, et les prestataires de services se retrouvent dans une situation particulièrement précaire. Certains fournisseurs, non payés depuis 2020, font face à la faillite ou à des problèmes de santé liés au stress engendré par les pressions bancaires.

Le contraste entre les subventions reçues et la situation actuelle est frappant. Depuis 2018, SOUMBOU ANGOULA aurait reçu plus de 12 milliards de francs CFA de l'État pour gérer l'ENAM. L'utilisation de ces fonds soulève de nombreuses questions et alimente les soupçons de mauvaise gestion.

Pour ajouter à la controverse, les forces de sécurité ont ouvert une enquête sur un présumé réseau de vente de places aux concours de l'ENAM. Cette affaire jette une ombre supplémentaire sur l'intégrité de l'institution et de sa direction.

La situation de l'ENAM est symptomatique des défis auxquels font face de nombreuses institutions publiques au Cameroun. Elle souligne l'importance d'une gestion transparente et efficace des ressources publiques, ainsi que la nécessité de mécanismes de contrôle renforcés.

L'avenir de l'ENAM et de sa direction reste incertain. Les autorités camerounaises devront prendre des mesures décisives pour redresser la situation et restaurer la confiance dans cette institution cruciale pour la formation des cadres de l'administration publique du pays.

La crise à l'ENAM soulève des questions plus larges sur la gouvernance des institutions publiques et l'utilisation des fonds de l'État. Elle appelle à une réflexion profonde sur les réformes nécessaires pour assurer une gestion plus efficace et transparente des ressources publiques au Cameroun.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.