Abuja — On est toujours sans nouvelles des 20 étudiants en médecine enlevés le 15 août dernier dans l'État de Benue, au centre-est du Nigeria. Les étudiants se rendaient au congrès national annuel de la Fédération des étudiants catholiques en médecine et en chirurgie dentaire (FECAMDS) lorsqu'ils ont été interceptés sur la route par des bandits armés.
La nouvelle de l'enlèvement a été communiquée par la FECAMDS dans un communiqué signé par le président national Ige Gabriel Ariyo et la secrétaire générale nationale Mary Rose Malomo.
« Le 15 août 2024, vers 17 heures, 20 de nos membres ont été enlevés alors qu'ils se rendaient à notre convention nationale annuelle organisée à Enugu, dans l'État d'Enugu au Nigeria, près d'Otukpo dans l'État de Benue », peut-on lire dans la déclaration.
« Depuis cet incident, nous sommes plongés dans un état de tristesse et nous travaillons sans relâche avec les parties prenantes pour assurer la libération rapide des étudiants. Nous sommes déjà en étroite communication avec les familles et toutes les personnes impliquées afin que les personnes enlevées puissent être libérées rapidement, saines et sauves. Nous tenons à assurer à tout le monde que la FECAMDS Nigeria est pleinement impliquée et engagée dans la résolution de cette situation ».
« Nous appelons le public et les médias à respecter la sensibilité de la situation et à s'abstenir de diffuser des informations non vérifiées qui pourraient compromettre la situation », conclut le communiqué. La FECAMDS a appelé à des séances de prière pour intercéder en faveur de la libération des jeunes hommes.
Les étudiants, 12 de l'université de Maiduguri et huit de l'université de Jos, ont été enlevés alors qu'ils voyageaient ensemble. Maiduguri est la capitale de l'État de Borno, berceau du groupe djihadiste Boko Haram, tandis que Jos est la capitale de l'État du Plateau, caractérisé par des affrontements entre populations sédentaires et nomades.
Selon des sources de la presse nigériane, c'est un groupe de bergers peuls qui aurait enlevé les 20 étudiants. En juillet dernier, le recteur de l'école polytechnique de l'État de Benue a été enlevé avec une partie de son personnel. Le fléau des enlèvements à des fins d'extorsion est désormais endémique au Nigeria. Les enlèvements massifs d'étudiants et d'enseignants permettent aux ravisseurs d'obtenir des rançons plus importantes, notamment en raison de l'inquiétude qu'ils suscitent dans l'opinion publique.
Dans le cas des 20 étudiants de la FECAMDS, le gouverneur de l'État de Benue a ordonné la mobilisation des forces de l'ordre pour retrouver les otages même à l'aide de drones. Certains étudiants auraient réussi à publier sur X une demande de rançon et le numéro de téléphone portable de l'un des ravisseurs. L'utilisation des téléphones portables des personnes kidnappées est un risque pour les ravisseurs, qui semblent prêts à le prendre.