Avec la date du 11 décembre qui approche à grands pas, la tension politique est montée d'un cran. La profusion des fausses informations n'arrange pas les choses.
Tous les coups sont permis. Le décret portant convocation des électeurs pour les élections communales et municipales du 11 décembre 2024, pris en Conseil du Gouvernement le 6 août dernier, a officiellement engagé les écuries politiques dans une nouvelle bataille pour boucler le cycle électoral entamé par la présidentielle du 19 novembre 2023. Avec cette dernière manche qui se profile, les principaux challengers s'apprêtent à jouer le tout pour le tout et tous les coups semblent permis. Depuis au moins ces cinq derniers jours, on assiste même à une guerre de communication à outrance.
Désinformations
La prolifération des comptes fakes sur les réseaux sociaux devient un élément important du paysage politique malgache que chaque état-major politique doit prendre en considération. Campagne de dénigrement et désinformation, il semble que chaque camp rend coup pour coup. La règle de jeu a changé et les médias traditionnels ne suffisent plus. Une plateforme politique, selon les explications, s'est même dotée d'une cellule spéciale et spécialisée afin de diffuser de fausses nouvelles pour mettre en mauvaise posture ses adversaires ou simplement pour riposter. « Une centaine de personnes travaillent au sein de cette cellule et elles sont payées juste pour faire de la veille sur les réseaux sociaux et d'agir par rapport à cela », nous a-t-on confié.
Mercenaires politiques
Pas plus tard que ce jeudi, au lendemain de la présentation du Mouvement Gasikara, à Antaninarenina, le député du 3ème Arrondissement, O'Gascar Fenosoa Mandrindrarivony, se plaignait d'une série d'attaques orchestrées par des comptes fakes qui se sentent dérangés par sa position. « L'existence de Gascar Fenosoa et du Mouvement Gasikara ébranle certains intérêts. Elle remet en cause la stratégie de ceux qui pensent que le pouvoir devrait être pour eux un héritage », a-t-il avancé, avant d'ajouter, « J'ai déjà pris connaissance de l'existence de mercenaires politiques qui se cachent derrière les comptes fakes ».
Extrémistes
Depuis ce vendredi, après sa déclaration de candidature, des faux comptes se sont également acharnés sur l'ancien président Marc Ravalomanana. Alors que sur les médias traditionnels, les partisans du régime ont joué sur le sentiment des Tananariviens en parlant d'« honneur » et de « dignité », sur les réseaux sociaux, les comptes fakes s'amusent à diaboliser l'ancien président. En tout cas, comme chaque formation a ses extrémistes et à la guerre comme à la guerre, au sens politique du terme, on attend aussi les réactions des partisans du camp adversaire à l'annonce du candidat du « Volomboasary » à la course à la mairie d'Antananarivo, avec la pléthore des comptes fakes qui deviennent des éléments du paysage politique malgache.