Le président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, est arrivé le 19 août à Nice, en France, dans le cadre d'un litige qui a conduit à la saisie de trois avions présidentiels pour le compte d'une société chinoise.
Bola Tinubu est arrivé à Nice à bord d'un avion saisi puis rendu par la justice française dans le cadre d'un litige opposant l'Etat nigérian à une société chinoise depuis plusieurs années. Il s'agit d'un Airbus A330 présidentiel qui avait été saisi par la justice française puis rendu il y a quelques jours.
Cet Airbus A330 fait partie des trois avions présidentiels dont la saisie a été ordonnée par la justice française pour le compte de la société chinoise Zhongshan Fucheng Industrial Investment avec qui l'Etat nigérian est en litige depuis des années. Zhongshan a déclaré avoir donné son feu vert pour la libération de cet avion. Le site internet de suivi des vols Flight Radar 24 a montré qu'un Airbus A330 de l'armée de l'air nigériane avait quitté la capitale Abuja à destination de la ville de Nice, dans le Sud de la France.
Le président Bola Tinubu effectuera un "bref séjour de travail en France", a déclaré son porte-parole. La querelle entre les autorités nigérianes et l'entreprise chinoise concerne un contrat de 2007 permettant à Zhongshan de développer une zone de libre-échange dans l'Etat nigérian d'Ogun (Sud-Ouest).
Les autorités nigérianes ont affirmé que Zhongshan n'avait pas respecté ce contrat et l'ont résilié. "Lorsque le contrat avec l'État d'Ogun a été révoqué en 2015, la société n'avait érigé qu'une clôture sur le terrain destiné à la zone de libre-échange", a déclaré le conseiller présidentiel Bayo Onanuga. Il a accusé l'entreprise d'user "de moyens peu orthodoxes pour nous dépouiller de nos actifs à l'étranger".
Zhongshan a obtenu deux ordonnances d'un tribunal français en début d'année pour saisir des actifs nigérians, alors qu'un tribunal d'arbitrage londonien avait condamné l'Etat nigérian à verser plus de 60 millions de dollars à la société chinoise en 2021. Dans une déclaration reprise par les journaux nigérians, Zhongshan a affirmé que la zone de libre-échange d'Ogun était "loin d'être une simple clôture" et était "un investissement international important". La société a expliqué qu'elle espérait parvenir rapidement à un "compromis raisonnable".