Le Conseil du coton-anacarde initie, depuis hier, une tournée dans le département de Minignan, afin d'instruire les producteurs sur les méthodes alternatives à la lutte contre les insectes ravageurs.
Former et sensibiliser les producteurs au respect des bonnes pratiques agricoles et aux avantages liés à la bonne qualité des noix de cajou face aux effets des insectes ravageurs qui dévastent, ces dernières années, les plantations d'anacardiers. Tel est le sens de la tournée organisée, du 18 au 25 août, par le Conseil du coton-anacarde, en collaboration avec l'Anader, l'Organisation interprofessionnelle agricole de la filière Anacarde (Oia) et le Firca dans douze localités du pays.
Notamment Minignan, Tengrela, Dianra, Dabakala, Kong, Séguéla, N'Bengué. Cette tournée a débuté, hier, par la sous-préfecture de Kimbirila Nord, département de Minignan, dans une plantation d'anacarde, en présence d'une forte délégation d'acteurs du secteur.
Dans un langage clair, Dr N'Dépo Ossey Robert, enseignant-chercheur à l'Université Lorougnon Guédé de Daloa, par ailleurs formateur sur les insectes ravageurs et les maladies de l'anacardier, a expliqué aux producteurs que les bio-agresseurs que sont les insectes ravageurs, tels que la punaise et le foreur de base du tronc, sont des organismes vivants qui attaquent les anacardiers et causent des pertes économiques énormes.
Il a invité les producteurs à de bonnes pratiques agricoles telles que l'entretien des plantations et le désherbage. Il leur a surtout déconseillé d'acheter des produits vendus dans des circuits non recommandés. Ces produits qui, selon les vendeurs, sont susceptibles de détruire ces insectes.
Il les a, en revanche, encouragés à traiter leurs plantations infectées avec les biopesticides. Il a également souligné que ces insectes ravageurs sont de plus en plus dangereux pour leur résilience aux effets du changement climatique et s'attaquent aux essences forestières.
Dr Ouattara Mariam, directrice de la production au Conseil du coton-anacarde, a, pour sa part, souligné que la Côte d'Ivoire fait face au défi de la qualité, du fait des dégâts causés par les bio-agresseurs. Créant une baisse de la production au cours de ces dernières campagnes.
Selon elle, les insectes ravageurs sont à l'origine de l'immaturité des noix de cajou. Elle a laissé entendre que cette formation vient à point nommé car elle permettra aux participants de s'approprier les bonnes méthodes d'entretien de leur plantation et d'avoir, in fine, des noix de cajou de qualité.
Tohouri Kobrissa Yannick Désiré, sous-préfet de Kimbirila Nord, s'est félicité de cette initiative qui vise à former et outiller les producteurs sur les techniques de reconnaissance des insectes ravageurs. Aussi, elle permettra d'instruire les producteurs sur les méthodes alternatives de lutte contre les maladies et les ravageurs de l'anacardier.
La filière anacarde a enregistré de nombreuses performances, depuis la réforme engagée par l'État de Côte d'Ivoire en septembre 2013. D'un volume de 500 000 tonnes en 2013, la production nationale était estimée à plus de 1 218 293 tonnes en 2023. Avec un rendement à l'hectare qui est passé de 300 à 618 Kg.
Quant au volume de noix brutes transformées localement, il était de 262 532 tonnes en 2023, contre 31 200 tonnes en 2013. Faisant de la Côte d'Ivoire, le troisième pays transformateur mondial de noix brute de cajou après le Vietnam et l'Inde.