Des candidats commencent à se manifester pour les prochaines élections municipales. Trois d'entre eux ont déjà annoncé leurs candidatures pour la capitale, ce qui débute la course avant même l'ouverture du dépôt des dossiers.
Trois, c'est le nombre de candidats annoncé pour la mairie de la commune urbaine d'Antananarivo (CUA). Une liste qui n'est cependant pas encore exhaustive, vu que d'autres entités politiques sont attendues pour présenter leurs candidats pour les élections municipales à venir. Herivelona Ramanantsoa, Rinah Rakotomanga et Marc Ravalomanana sont les trois candidats qui ont déjà annoncé leur volonté de briguer un mandat de maire pour la circonscription de la capitale.
Ces trois candidats sont tous des figures bien connues de la scène politique. L'un d'eux est un ancien président de la République et ancien maire de la capitale. L'autre a été un haut responsable sous la présidence de Didier Ratsiraka, tandis que la troisième est une proche collaboratrice du pouvoir en place. Avec ces trois personnalités, la compétition pour la mairie de la capitale s'annonce particulièrement captivante.
Jusqu'à présent, le candidat du pouvoir reste inconnu. Selon certaines rumeurs, une coalition avec un candidat indépendant pourrait se dessiner parmi les « Orange », bien que l'identité de ce potentiel candidat soit encore floue. Certains avancent même que le pouvoir actuel n'a pas encore de candidat et a des difficultés à en trouver.
Parmi les trois candidats annoncés, chacun se veut être le sauveur tant attendu de la capitale, qui est dans l'agonie depuis plusieurs années. Ils sont scrutés sur des questions cruciales dont les problèmes d'assainissement, la mobilité urbaine ainsi que l'urbanisation d'une ville qui, en tant que capitale, devrait servir de modèle pour les autres grandes villes du pays.
Vision
Marc Ravalomanana, patron du TIM, se donne comme vision de redresser la pente pour la capitale, Antananarivo, croulant sous les ordures et les problèmes récurrents du personnel de la Société municipale d'assainissement (SMA). Il affirme vouloir consacrer le reste de sa vie au service du pays, et plus particulièrement de la capitale. Cependant, il reste à déterminer la véritable portée de ses ambitions à travers cette candidature.
Sa candidature suscite des controverses en raison de ses rôles antérieurs au sein de l'administration nationale et de la capitale. Ravalomanana pourrait-il voir cette candidature comme une opportunité pour reconquérir Iavoloha avant 2028 ? Il sait sans doute qu'une accession à la mairie de la CUA représente un chemin stratégique vers la présidence de la République, comme l'a démontré Andry Rajoelina, qui a accédé au pouvoir en 2009 depuis ce poste.
De son côté, Herivelona Ramanantsoa, lui aussi, n'est pas étranger à la commune urbaine. Il a déjà été candidat au poste de maire de la capitale vers la fin des années 1990. Il a aussi joué un rôle clé dans le retour de l'amiral Didier Ratsiraka au pouvoir après la montée d'Albert Zafy et la transition qui a suivi. Cette fois-ci, il aspire à transformer Antananarivo en une ville « métamorphosée». Ses projets, présentés sur sa page Facebook depuis plusieurs semaines, reposent sur une politique originale qu'il qualifie de « développement au ras du sol ».
Rinah Rakotomanga est la seule femme à avoir déjà annoncé sa candidature. Ancienne présidente du conseil d'administration de Madagascar Airlines, elle est la moins expérimentée des trois sur le plan politique, et également la plus jeune. Néanmoins, elle était la première à exprimer son intention de se présenter. Elle se voit comme la « grande soeur» de la capitale et souhaite apporter un changement dans la vision globale de la politique.