Madagascar: Commerce Extérieur - Exportation record de vanille

Fleur de vanille

Contre toute attente, un record d'exportation a été atteint pour la vanille lors de la campagne 2023-2024. La Grande Île a exporté 4 400 tonnes de vanille.

Du jamais vu. Malgré les difficultés auxquelles la filière vanille a été confrontée, Madagascar a exporté 4 400 tonnes de vanille lors de la campagne 2023-2024, un chiffre record jamais réalisé. Le pays reste ainsi l'un des premiers exportateurs mondiaux de vanille, principalement vers les États-Unis (36 % en 2022) et la France (26 % en 2022). Selon les données du Trade Map de l'Organisation Mondiale du Commerce, relayées par la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Antananarivo, les exportations de vanille malgache tournaient en moyenne autour de 2 000 tonnes par campagne au cours des sept dernières années.

La vanille malgache s'impose donc avec un succès notable cette année, et tous les indicateurs montrent que le prix de la vanille devrait continuer à augmenter dans les années à venir, renforçant ainsi la stabilité et la rentabilité de la filière.

Après des années de crise, le secteur a entamé une réorganisation, soutenue par le ministère de l'Industrialisation et du Commerce. Le marché de la vanille, secoué pendant un temps par des manipulations et des tensions ayant contribué à la chute des cours, a amorcé une reprise. Lors de la campagne précédente, les exportations de vanille étaient en baisse, avec une réduction de 43,2 % des volumes exportés. Le ministère de l'Industrialisation et du Commerce a travaillé sans relâche pour remettre la filière sur les rails.

Ce rebond des exportations peut aussi s'expliquer par le fait que, pour cette campagne, les coopératives ont été autorisées à exporter leurs produits directement. Les producteurs regroupés en coopératives n'ont ainsi plus besoin de passer par des intermédiaires, ce qui constitue une véritable révolution dans le secteur. Le ministre Edgard Razafindravahy a tenu à préserver et à soutenir les petits producteurs, leur permettant de bénéficier directement des retombées de leurs activités, sans être pénalisés par des prix désavantageux imposés par des intermédiaires.

Ce succès se reflète également dans d'autres secteurs, comme celui du girofle, qui a atteint des records d'exportation depuis 2022, ou encore celui du cacao, dont les prix sont actuellement très élevés. Ces réussites sont le fruit de réformes profondes dans le secteur.

Force aux planteurs

Le succès de la filière repose aussi sur une bonne gouvernance, dont le Conseil national de la vanille (CNV) est un exemple remarquable. Cet organisme dispose désormais d'une trésorerie considérable. Grâce à la mise en place d'une contribution de 4 dollars par kilogramme de vanille exportée, initiée par le ministre de l'Industrialisation et du Commerce, le CNV dispose aujourd'hui de plus de 104 milliards d'ariary. Jamais une telle somme n'avait été collectée par cette organisation, témoignant de l'efficacité du partenariat public-privé qui se reflète à travers le CNV, un modèle de bonne gouvernance dans le secteur.

Toutes les contributions sont rigoureusement tracées, dans une transparence totale. Le budget du CNV sera largement orienté vers les planteurs, notamment pour soutenir le poinçonnage, la traçabilité, l'amélioration de la qualité, et le bien-être des producteurs. L'État a également accordé des agréments à de nouvelles demandes. Tous les exportateurs de vanille se réjouissent de contribuer au CNV, ces fonds essentiels servant à améliorer l'ensemble de la filière, de la traçabilité à la qualité, en passant par la création d'une caisse de stabilité pour protéger les planteurs.

Le CNV est devenu un véritable modèle prouvant que la collaboration entre l'État et les acteurs privés peut conduire à des résultats exceptionnels. Il incarne également un modèle d'autonomie financière, car le pays n'a plus besoin de recourir à des financements extérieurs pour faire fonctionner le secteur.

L'union fait la force

Pour garantir la pérennité de la filière vanille, les pays producteurs et exportateurs de cet arôme se regroupent. Grâce à l'initiative du ministre Edgard Razafindravahy, les pays producteurs de vanille ont convenu de créer une organisation commune. L'objectif de cette plateforme est de défendre le prix de la vanille. Cette structure internationale permettra aux pays de faire bloc pour défendre leurs intérêts.

«Madagascar, avec son histoire et sa contribution significative à la production mondiale de vanille, ressent le devoir de prendre l'initiative », a souligné le ministre Edgard Razafindravahy à Abu Dhabi en mars dernier, en marge de la 13e réunion ministérielle de l'Organisation Mondiale du Commerce. Cette initiative sans précédent vise à protéger les pays producteurs contre les pressions et les ingérences étrangères dans le marché de la vanille.

« La future organisation permettra de répondre aux enjeux liés à la stabilité des prix, au développement durable de la filière, au renforcement de la chaîne de valeur, à la recherche de nouveaux marchés, et à la promotion de la vanille naturelle auprès des consommateurs du monde entier », avait alors déclaré Edgard Razafindravahy lors de ce sommet. Cette initiative a également reçu le soutien de la secrétaire générale de l'ONU Commerce et Développement, Rebeca Grynspan, lors d'une rencontre avec le ministre à Genève en juin.

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