La course est lancée. La bataille sera rude aux élections communales dans la capitale. Quelques candidats se sont prononcés pour la conquête de la très convoitée mairie d'Antananarivo. La capitale a été de tout temps synonyme de fronde, de puissance politique, d'élément décisif sur le plan politique, et de tremplin vers un poste plus important.
La capitale sert de champ de bataille politique entre la majorité et l'opposition. Ce sera encore certainement le cas lors de ces élections communales. On se soucie plus de la signification d'une victoire à Antananarivo que de son développement. C'est ainsi que l'ancien maire Marc Ravalomanana compte reconquérir sa place après avoir perdu dans deux élections présidentielles. Peut-être, sinon certainement, pour se refaire une santé après avoir perdu deux fois à la présidence.
Il a sa chance, même si son aura n'est plus la même que celle des années 2000, pour prétendre reprendre la présidence. Il pourrait ainsi se faire élire étant donné que les candidats annoncés ne sont pas de taille à pouvoir l'inquiéter, mais son mandat risque d'être très compliqué.
On n'arrive pas ainsi à se débarrasser du trop-plein d'égo de certains candidats qui secouent le pays depuis. La gestion de la capitale se résume à des échanges politiques si le maire élu vient d'un autre bord que celui du pouvoir. Le programme de développement passe au second plan, et la capitale continue sa descente aux enfers. Or, l'état de la ville exige un maire à la poignée de fer pour rétablir l'ordre et remettre la ville dans le sens de la marche. Autrement, la situation va inexorablement empirer.
Il faut ainsi saluer le courage des candidats qui croient encore qu'on peut sauver la capitale. Eh oui, il reste encore des personnalités animées d'un dernier souffle de patriotisme et d'une ultime flamme de bonne volonté. Il faut être animé d'un optimisme sans fard pour y croire. Reste à savoir si tous les candidats sont conscients de l'immensité de la tâche qui les attend une fois élus.
Les problèmes sont multiples dans la capitale et ils sont tous urgents. Donner une priorité à chacun d'eux constitue déjà une tâche compliquée. Tout n'est pas question de budget et de volonté. L'état d'esprit d'une population de plus en plus pauvre et sans éducation, l'anarchie générée par les crises politiques successives et généralisées, un boom démographique incontrôlé rendant la capitale ingérable... sont autant de paramètres difficiles à maîtriser. Autrement, il va falloir recréer Hercule et Maciste pour redresser Antananarivo.