Sénégal: La polémique ONAS en exergue, la politique en embuscade

Dakar — L'affaire du marché de curage passé par l'Office nationale de l'assainissement du Sénégal continue de prendre de l'épaisseur dans les quotidiens parvenus mercredi à l'APS, ce sujet servant opportunément d'angle d'attaque de certaines figures de l'opposition contre le nouveau pouvoir.

Le Soleil, par exemple, se fait l'écho des "éclairages et révélations" du ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement dont certains responsables ont animé une conférence de presse, mardi, pour nier "toute implication" du ministre de tutelle, Cheikh Tidiane Dièye, "dans le choix des attributaires dudit marché".

"La bataille médiatique entre l'ancien directeur général de l'Office national de l'assainissement du Sénégal (ONAS), Cheikh Dieng, et le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement se poursuit", constate le journal, en revenant sur une conférence de presse animée par le directeur de l'assainissement, qui exerce "la tutelle directe" de cet établissement public en charge des projets d'assainissement de l'Etat.

Toute cette affaire est partie des accusations de l'ancien directeur de l'ONAS, limogé environ trois mois après son arrivée à la tête de cette structure. Selon Cheikh Dieng, le ministère de tutelle aurait attribué des contrats de curage à deux sociétés sans procédure transparente.

"L'Etat patauge" dans cette affaire, fait observer le journal Le Quotidien, après la conférence de presse convoquée par le ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement dont les techniciens se sont livrés, à cette occasion, "à un exercice de clarification sur des marchés de gré à gré pour lesquels Cheikh Dieng a incriminé le ministre Cheikh Tidiane Dièye".

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"A les en croire, ajoute Le Quotidien, le ministre Cheikh Tidiane Dièye n'a fait qu'exécuter les recommandations du groupe de travail technique qui, après avoir constaté des lenteurs et manquements dans l'exécution des marchés, a préconisé une procédure d'entente directe avec des entreprises dont la capacité est reconnue, afin de corriger les impairs".

Selon L'Observateur, le directeur de l'Assainissement, Oumar Sène, "est monté au créneau pour apporter des précisions" et balayer d'un revers de main les accusations de Cheikh Dieng contre le ministre Cheikh Tidiane Dièye.

Sur la même affaire, Tribune titre : "Le ministre Cheikh Tidiane Dièye esquive, Cheikh Dieng maintient ses accusations". La réplique des services de Cheikh Tidiane Dièye est "loin de la réponse Bi Nu Beugg !", celle attendue par l'opinion, note pour sa part le quotidien Bès Bi Le Jour. Le journal en profite pour faire de la dérision en faisant un clin d'oeil à un slogan ayant fait la fortune de la plateforme politique du ministre, "Avenir Sénégal Bi Nu Begg", qui peut se traduire par "l'avenir que nous souhaitons pour le Sénégal".

"L'ONAS lave le ministre à grande eau", résume L'As. Enquête parle d'attaques et de contre-attaques, pendant que Le Mandat affiche que "Bougane Guèye Dany fustige la tentative de diversion de Sonko en pleine tourmente de l'ONAS".

Kritik' signale que le leader du mouvement "Geum Sa Bopp, les Jambaars", un des contempteurs les plus en vue du nouveau régime, interpelle le parquet financier, tout en accusant le Premier ministre Ousmane Sonko de détourner l'attention sur [ce] scandale majeur [...]".

Suffisant pour exacerber les antagonismes politiques entre le pouvoir et certaines figures de l'opposition que le Premier ministre peint en "poule mouillée", note le quotidien L'info. "Ousmane Sonko qui rencontrait hier des militants de Pastef, en a profité pour poser son viseur sur les opposants", les "traitant de tous les noms", rapporte le journal.

Le chef du gouvernement, leader du parti Pastef au pouvoir, "affirme que le régime n'a pas besoin d'état de grâce derrière lequel se cache ls opposants qu'il qualifie de peureux, d'insulteurs, tout en les invitant à descendre sur le terrain et s'opposer autant qu'ils peuvent, puisque cela n'ébranle nullement le régime", ajoute L'info.

"Sonko reprend 'le combat politique' et les menaces" (Vox Populi). "Nous n'avons pas besoin d'état de grâce", répète-t-il dans des propos rapportés à sa une par le quotidien Libération.

"Sonko nargue l'opposition", en déclarant "ne pas être ébranlé par 'une opposition sac à main' et qui n'existe que par des insultes", relève le quotidien L'As, lequel annonce par ailleurs qu'en perspective des législatives, "une coalition XXXL" est en gestation, autour de Khalifa Sall, Bougane Guèye Dany et Amadou Ba.

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