Congo-Kinshasa: Forum national de la société civile sur l'énergie - La deuxième édition se tient à Kinshasa

Lancé le 20 août, le forum de quatre jours vise à créer un dialogue constructif sur le développement du secteur énergétique et à proposer des solutions durables pour l'accès de la population congolaise à l'énergie.

La deuxième édition du Forum national de la société civile sur l'énergie (FNSCE) se tient à l'initiative de la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l'action publique (Corap). Les travaux bénéficient de la participation des représentants des structures de la société civile venus de plusieurs provinces du pays ainsi que des autorités en charge du secteur de l'électricité.

Leur tenue, a indiqué le secrétaire technique de la Corap, Emmanuel Musuyu, a été motivée par le constat selon lequel malgré les potentiels énergétiques de la République démocratique du Congo (RDC) et les dix ans de la loi sur le secteur de l'électricité, les progrès en matière d'électrification restent minimes.

"Devons-nous continuer à ne parler que de l'énorme potentiel énergétique que possède la RDC, alors que la population continue à vivre sans accès à l'énergie ?". C'est la question que s'est posée la Corap en initiant cette rencontre, relevant que malgré un potentiel énergétique immense, seulement 6% de la population congolaise a accès à l'électricité.

Pour Emmanuel Musuyu qui porte la voix des organisations non gouvernementales réunies au sein de cette plateforme, dix ans après la promulgation de la loi portant libéralisation du secteur de l'électricité en RDC, des questions importantes continuent à se poser. Il s'agit notamment de savoir pourquoi n'y a-t-il pas toujours un vrai progrès en termes d'électrification jusqu'à ce jour ? Pourquoi n'y a-t-il pas toujours un fort engouement des grands investisseurs afin de financer les projets de production de l'énergie électrique ? Pourquoi la fiscalité reste-t-elle asphyxiante dans le secteur ? Et, pourquoi la décentralisation énergétique ne s'applique-t-elle pas de façon effective dans plusieurs provinces du pays?

"Ces questions constituent, pour nous, une grande motivation pour l'organisation de la deuxième édition du FNSCE-RDC, avec pour but de créer un cadre de discussions constructives sur le développement du secteur de l'énergie, débouchant à des propositions des solutions durables pour l'accès pour tous à l'énergie en RDC", a expliqué le secrétaire technique de la Corap, lors du lancement de ces travaux.

Les participants devront réfléchir sur la transition énergétique dans le pays, évaluer les dix ans de la mise en oeuvre de la loi relative au secteur de l'électricité. Cette rencontre devra aussi faciliter les échanges entre les autorités en charge du secteur de l'énergie et la population, plus particulièrement les communautés locales; formuler des propositions sur les points de la loi à réviser et renforcer le plaidoyer pour l'accès de tous à l'énergie dans le pays; valoriser les cas pratiques dans la production de l'énergie pour réduire le gap énergétique du pays.

Nécessité d'assainir le secteur de l'énergie

A l'ouverture du forum, tous les intervenants ont été du même avis sur la nécessité d'assainir le secteur de l'énergie en RDC. Après Emmanuel Musuyu, le directeur général de l'INPP, Goldefroy Stanislas Tshimanga wa Muntuabo, s'appuyant sur la volonté exprimée du chef de l'Etat et la détermination du gouvernement, a relevé les efforts fournis par son institution en vue de faire de la RDC un levier du développement de la sous-région et de l'Afrique tout entière.

Cette nécessité a également été soulignée par le directeur du cabinet du ministre des Ressources hydrauliques, Jean-Marie Beya. "Il faut assainir le cadre légal et réglementaire du secteur de l'énergie bien qu'il y ait quelques déficits. Il va falloir faciliter l'accès aux titres énergétiques, renforcer les centrales que nous avons actuellement, digitaliser le système en plaçant les compteurs intelligents pour renforcer la distribution de l'énergie et assainir le secteur avant de l'ouvrir aux investisseurs ", a-t-il dit.

Saluant le travail abattu par l'INPP dans la formation des ressources humaines en ingénierie, notamment les électriciens et ingénieurs en énergie, Jean-Marie Beya a aussi relevé la nécessité d'une rentabilisation de l'économie par le secteur de l'électricité.

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