Rebondissement de taille à venir du côté de la Horse Racing Division (HRD). Moins de quatre jours après avoir ramené la fin de la saison officiellement au 10 novembre, les autorités hippiques s'apprêteraient à changer à nouveau leur fusil d'épaule. Dans le giron, la date du 6 octobre est de plus en plus citée.
L'actualité hippique est par ailleurs en pleine ébullition. Déjà très riche avec la chute suspecte d'Alvinio Roy (Special Force) - enquête à venir aujourd'hui - et la positivité du jockey brésilien Marcos Ribeiro da Silva à une substance illicite le 10 août, et la disqualification de ce dernier pour un an pour non-respect des protocoles d'échantillonnage hier, les sujets de conversation ne manquent pas autour du sport préféré des Mauriciens. Ce même sport, qui est appelé à connaître une «fin» prématurée cette année si l'on se fie aux rumeurs persistantes.
Comme déjà annoncé par l'express Turf pour le lever de rideau en mai dernier, la campagne 2024 est assez atypique, dans le sens où elle s'est déroulée jusqu'ici avec les prochaines législatives en toile de fond. Plusieurs acteurs de la scène hippique ont d'ailleurs été aperçus lors de différents rassemblements, renforçant la théorie de l'influence politique. Tout porte ainsi à croire que le rideau tombera sur la saison 2024 début octobre. De plus, il se chuchote que les autorités hippiques pourraient même valider une autre trêve, en sus de celle initialement programmée pour le week-end du 7-8 septembre. Mais pourquoi donc chambouler à nouveau un calendrier déjà amendé il y a moins d'une semaine ?
Échéance électorale
Aucune explication officielle n'a pu être obtenue quant à ce nouveau remaniement, mais il y a fort à parier que l'échéance des prochaines élections générales n'y est pas étrangère. Qu'on se le dise, la saison hippique, telle qu'elle s'est déroulée jusqu'ici, est une très mauvaise vitrine pour le gouvernement en place.
Car il est un fait qu'elle a été tout sauf un long fleuve tranquille pour le horse racing organizer, People's Turf Plc (PTP) de Jean-Michel Lee Shim. Entre les montes suspectes, les incidents en tous genres et la campagne de dénigrement dont est systématiquement victime PTP et par extension le produit hippique mauricien, autant dire que le parti au pouvoir, dont les connexions avec Jean-Michel Lee Shim ont servi d'arguments de campagne pour l'opposition, voudrait bien se passer de toute mauvaise publicité à l'approche des élections.
Selon plusieurs observateurs, le gouvernement estime sans doute qu'il est grand temps de mettre un terme à ce que les détracteurs de PTP appellent un véritable «cirque» afin d'éloigner toutes ces ondes négatives. «La stratégie du gouvernement est claire : il veut à tout prix mettre autant de distance qu'il peut entre la cacophonie qu'a été la saison 2024 et l'appel des électeurs aux urnes pour tenter de contenir, voire estomper, la colère des turfistes, qui se trouvent dans toutes les circonscriptions du pays, comme l'avait bien fait remarquer Gavin Glover, président du Mauritius Turf Club, sur les ondes d'une radio privée récemment», estime une source.
Une saison qui a pris son envol début mai et qui prendrait fin le 6 octobre ne peut être qu'une très mauvaise nouvelle pour l'organisateur, alors même que la tendance avait commencé à s'inverser, du moins en ce qui concerne le taux de participation avec des cartes plus décentes, avec notamment le retour en compétition des coursiers de l'écurie Daby ce samedi. Pour PTP, les répercussions financières ne peuvent qu'être négatives.
Quoi qu'il en soit, ce deuxième changement du calendrier, qui pourrait intervenir dans les jours qui viennent, donne une sérieuse indication que les élections générales pourraient probablement se tenir début novembre.