Un engouement des fonctionnaires s'observe depuis le début de ce mois d'aout au bâtiment administratif de Mbuji-Mayi. Cette forte affluence est justifiée par le respect de la nouvelle réglementation concernant les horaires de service au sein de l'administration publique. Cependant, les conditions de travail laissent à désirer, ont affirmé mardi 20 aout plusieurs fonctionnaires ainsi que leurs chefs de divisions provinciales.
A l'entrée principale du bâtiment administratif sur le boulevard Mzee Laurent Désiré Kabila, une impressionnante présence des fonctionnaires est remarquable sous deux arbres, dans la cour qui abrite une quarantaine des divisions provinciales.
Sous les manguiers
A la question de savoir pourquoi la majorité des fonctionnaires sont debout, sous les arbres, un d'eux répond :
« Il n'y a pas de bureau où s'abriter, où aller travailler. C'est pourquoi nous sommes debout sous les manguiers. Beaucoup de fois, nous travaillons dans le couloir ».
Dans les couloirs, des tables et des chaises sont placées les unes des autres. Il faut donc se faufiler pour accéder au bureau.
Un fonctionnaire se plaint :
« Nous sommes venus travailler, depuis 8 heures jusqu'à 16 heures, avec une pause d'une heure de 12 heures à 13 heures. Mais, dans quelle condition ? »
Dans une division, les agents sont assis sur des bancs pupitres comme des élèves dans une salle de classe.
« Vraiment, ça ne va pas, avec la chaleur ! Et nous restons côte à côte, nous risquons de nous contaminer. Nous traversons une mauvaise période d'épidémie", se plaint l'un d'eux.
A la division provinciale de la Fonction publique des actifs, il n'y a pas non plus d'espace au bureau du chef, Jean De Dieu Budila. Le couloir est bloqué.
Seulement 4 veilles latrines
Jean De Dieu Budila déclare sa désolation :
« J'ai douze bureaux. Chaque bureau a au moins six agents. Mais regardez, nous travaillons dans des conditions difficiles. Le bâtiment n'a même pas de bonnes fenêtres pour aérer les salles, pas d'électricité pour qu'on puisse chercher les ventilateurs ».
En outre, tous les fonctionnaires trouvés au bâtiment administratif utilisent quatre vielles latrines.
Des sources proches du cabinet du ministre de la Fonction publique à Kinshasa renseignent que la nouvelle réglementation a été prise dans le sens notamment de renforcer la discipline, la productivité de travail de l'Etat et d'assainir les ressources humaines en vue d'avoir "un agent pour un poste et un salaire".
Depuis plusieurs années, en effet, les agents et fonctionnaires de l'Etat ne respectaient pas les heures de service. Certains se pointaient au bureau en retard ; alors que d'autres pratiquaient le « système de délestage ». C'est-à-dire qu'ils faisaient des rotations, les jours pairs et impairs.