Le Magal 2024 a lieu vendredi 23 août dans la ville sainte sénégalaise de Touba, qui s'attend à quelque 5 millions de fidèles de la communauté mouride. Comme chaque année, se rendre sur place peut être un véritable casse-tête. Pour tenter de limiter les problèmes, le gouvernement a demandé à l'entreprise Dakar Dem Dikk d'organiser une liaison spéciale et de multiplier les trajets ces 21 et 22 août entre la capitale et Touba. Aux quatre points de départ, la cohue régnait pour tenter de trouver une place dans un bus.
Il fait encore nuit noire au terminus Dem Dikk de l'aéroport Léopold-Sédar-Senghor. Mais déjà, dans une grande confusion, des centaines de pèlerins attendent de pouvoir monter dans les bus. Avec deux gros sacs dans les mains et son petit garçon sur le dos, Coumba n'est pas surprise par la situation : « Non, non, non, nous sommes habitués. Chaque année, c'est comme ça. Il y a beaucoup de monde, les rangs sont débordés : ce n'est pas bien organisé. »
Un constat partagé par Sambajoun, qui dénonce le manque de bus, mais veut garder espoir : « Ici, il y a trop de monde : l'endroit est plein à craquer, comme les bus. La moitié des gens qui sont dehors sont plus nombreux que ceux qui sont dans les bus. Peut-être ça va le faire. »
« Permettre à tous les pèlerins de pouvoir rejoindre la ville sainte »
Avec sa femme et son fils, Mamadou patiente depuis bientôt trois heures. Mais il préfère voir le positif : grâce aux bus mis en place par l'État, le prix du voyage sera bien moins cher : « C'est très abordable. Dans les autres bus, ils font leur billet à 14 000, 15 000 francs CFA [environ 21-22 euros, NDLR], ce qui est énorme. Mais avec 4 000 francs CFA [6 euros, NDLR], c'est abordable. »
Très peu d'informations sont communiquées aux voyageurs. Cet employé reconnaît que c'est un défi : « Il y a une affluence monstre, c'est vraiment comme d'habitude. Donc, c'est un peu compliqué. Mais on essaye de gérer la situation pour permettre à tous les pèlerins de pouvoir rejoindre la ville sainte. »
La direction de Dakar Dem Dikk assume les couacs, mais assure avoir travaillé pour améliorer la situation aujourd'hui. En deux jours, 20 000 personnes feront le trajet Dakar-Touba dans leurs bus.