Ile Maurice: La controverse se ravive

La présence de la magistrate Shavina Jugnauth à l'inauguration officielle du nouvel hôpital de Flacq, mardi, aux côtés de son père, Ashock Jugnauth, et de plusieurs membres du gouvernement, n'est pas passée inaperçue. Elle suscite des interrogations, d'autant plus que Shavina Jugnauth, qui est toujours en poste à la cour de district de Port-Louis, est pressentie pour se lancer en politique comme candidate du Mouvement socialiste militant dans la circonscription no 7 (Piton- Rivière-du-Rempart) lors des prochaines élections législatives.

Malgré ses ambitions politiques apparentes, Shavina Jugnauth n'a pas encore démissionné de son poste au sein de la magistrature.

Actuellement magistrate à la cour de district de PortLouis, Shavina Jugnauth siège sur plusieurs affaires judiciaires, avec un emploi du temps déjà bien chargé cette semaine. Sa présence à un événement gouvernemental rappelle la controverse autour l'ancien assistant du Directeur des poursuites publiques(DPP), Roshan Santokhee, dont la participation à un événement politique, alors qu'il était encore membre du bureau du DPP, avait été jugée inappropriée.

À la suite de cette affaire, la Judicial and Legal Service Commission (JLSC) avait pris la décision de lui accorder une retraite anticipée après que le DPP, Me Rashid Ahmine, leur avait référé le cas. La question se pose donc : la présence de Shavina Jugnauth à des événements politiques, tout en occupant son poste de magistrate, est-elle appropriée ? Nombreux sont ceux qui estiment que même si elle envisage de quitter ses fonctions judiciaires dans un futur proche, elle ne devrait pas s'associer à des événements politiques ou gouvernementaux, même en tant que membre de la famille Jugnauth.

Nos tentatives pour obtenir un commentaire de la part de Shavina Jugnauth sont restées vaines, la magistrate n'ayant pas réagi à nos sollicitations. De plus, nos demandes adressées à la JLSC, seule autorité capable d'examiner les comportements des magistrats et d'imposer des mesures disciplinaires, n'ont pas reçu de réponse. La JLSC ne communique généralement pas avec la presse. Si la magistrature juge que le comportement de Shavina Jugnauth est répréhensible, elle devra fournir des explications écrites.

Si ces explications ne sont pas jugées satisfaisantes, le cas sera alors référé à la JLSC pour une décision finale. En attendant, la question de la compatibilité entre ses ambitions politiques et ses responsabilités judiciaires reste en suspens.

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