Une scène inhabituelle s'est déroulée le mercredi 21 août 2024 au ministère de la Communication à Yaoundé. Un groupe d'artistes, se revendiquant proche de Monsieur Ateh Bazore, Président de la Sonacam, a envahi l'esplanade de la cour principale. Leur revendication : le paiement de la dette de la CRTV (Cameroon Radio Television) due aux Organismes de Gestion Collective pour les exercices 2015, 2016 et 2017.
Face à cette situation, le ministre de la Communication, également Président du Conseil d'Administration (PCA) de la CRTV, accompagné du Directeur Général de la CRTV, a promptement réagi. Il a reçu les principaux responsables des artistes dans la salle des conférences du ministère pour une réunion qui a duré plus de quatre heures.
Ces échanges, qualifiés de francs et sincères, ont permis au ministre d'écouter attentivement les revendications des artistes. Il a ensuite fait le point sur les démarches déjà entreprises pour trouver des solutions appropriées au paiement de cette dette par la CRTV dans les meilleurs délais.
Le PCA de l'Office de Radio et de Télévision Nationale a tenu à rassurer les artistes sur deux points essentiels. Premièrement, il a souligné que les concertations engagées avec toutes les parties concernées se poursuivent sereinement, avec des progrès notables. Deuxièmement, il a affirmé que toutes les dispositions sont d'ores et déjà prises par la CRTV pour procéder au paiement de la dette aux ayants droit dès l'aboutissement de ces discussions.
Dans un esprit de dialogue et de recherche de solutions, une ultime réunion a été programmée pour le 3 septembre 2024. Cette rencontre, convenue d'un commun accord avec toutes les parties prenantes, aura pour objectif de définir de manière définitive les conditions qui encadreront le paiement de ces droits d'auteur aux artistes.
Le ministre de la Communication, en sa qualité de PCA de la CRTV, a lancé un appel aux artistes. Il les exhorte à faire confiance aux institutions de la République et à continuer à faire preuve de patience et de responsabilité dans l'attente de l'aboutissement du processus entamé.
Cette crise met en lumière les défis persistants dans la gestion des droits d'auteur au Cameroun, particulièrement dans le secteur audiovisuel public. Elle souligne également l'importance d'un dialogue constant entre les institutions gouvernementales, les organismes de gestion collective et les créateurs pour garantir une rémunération équitable des artistes.
La résolution de ce conflit pourrait marquer un tournant important dans les relations entre la CRTV et la communauté artistique camerounaise. Elle pourrait également servir de modèle pour d'autres pays africains confrontés à des défis similaires dans la gestion des droits d'auteur dans le secteur audiovisuel public.
L'issue de la réunion du 3 septembre 2024 sera donc scrutée de près, non seulement par les artistes camerounais, mais aussi par l'ensemble de l'industrie créative du pays. Elle pourrait potentiellement ouvrir la voie à une nouvelle ère de collaboration et de transparence dans la gestion des droits d'auteur au Cameroun.