Il y a ceux qui se réveillent le matin, ouvrent leur fenêtre et admirent un paysage panoramique inspirant, soit une vue sur mer, sur une verdure envoûtante ou même sur une rue agréable, car propre et bien entretenue. Et il y a ceux dont la chance se fait avare. C'est le cas des habitants des deux résidences donnant sur la rue Marrakchi à Ras Ettabia, au Bardo 2.
Il s'agit d'une rue à forte dynamique commerciale, située dans un quartier populaire. Elle commence par une série de petits commerces et se termine par deux terrains vagues, dont l'aspect est plus irritant que désolant. En effet, cela fait des dizaines d'années que ces deux terrains désertés s'érigent en dépotoirs anarchiques. Pis encore, les habitants et même les étrangers au quartier ont pris l'habitude de consacrer l'un aux ordures ménagères -- aussi infectes et nauséabondes qu'elles sont -- l'autre aux gravats. Ce dernier, et à force de supporter des tonnes de gravats, a pris de l'altitude pour ressembler à une montagne grotesque de près de trois mètres, où les insectes et les reptiles s'y plaisent tant. Il constitue le plus proche espace aux deux petites résidences précitées.
Et juste en face de ce terrain, le deuxième lui fait écho. Le manque d'entretien et l'absence d'actions de propreté dans ce quartier ont fini par rendre anodine la laideur de l'espace urbain, voire sa toxicité. L'on a même l'impression que les habitants tolèrent ces décharges non contrôlées et continuent à y jeter leurs déchets. Quant aux parties concernées, elles ne bougent pas le petit doigt pour changer cet état affreusement anti-environnemental et anti-écologique. Pourtant, les solutions n'exigent aucunement des budgets colossaux et encore moins des efforts insoutenables !
Si les deux terrains vagues reviennent aux domaines de l'Etat, ces derniers seraient vivement appelés à les clôturer, à dégager toutes les ordures et à les convertir en espaces verts, agréables à voir et à fréquenter, aussi bien par les enfants que par les adultes. En revanche, s'ils sont des propriétés privées, les parties concernées devraient rappeler les propriétaires à l'ordre en les obligeant à eriger une clôture convenable.
Mais dans tous les cas de figure, pour les responsables et pour monsieur-tout-le-monde, la culture du paysage devrait, sans tarder, être enseignée et inculquée auprès des jeunes générations, lesquelles promettraient, une fois sensibilisées et avisées, des jours meilleurs...