Dakar — Le Grand Magal de Touba, une manifestation religieuse annuelle dont la 130e édition sera célébrée vendredi, est l'un des sujets les plus en exergue dans la livraison de jeudi de la presse quotidienne
"Rassemblement de la foi", affiche Sud Quotidien, en parlant de cet évènement annuel commémorant le départ en exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), fondateur du mouridisme, l'une des principales confréries musulmanes sénégalaises.
"La cité religieuse de Touba sera le point de convergence des fidèles musulmans et particulièrement de la communauté mouride à l'occasion du Grand Magal", un "appel perpétué par des millions de fidèles [...]", écrit Sud Quotidien.
"C'est déjà l'effervescence à Touba". Et même si les inondations "sont venues jouer les trouble-fête, avec des quartiers envahis, des routes coupées, des maisons abandonnées, des efforts sont faits pour un Magal sans trop de couacs", rapporte L'Observateur.
Vox Populi développe un peu la même idée et fait état d'une pénurie d'eau dans certains quartiers de Touba. "Soif à Keur Niangue, quartier Mame Diarra, Alieu quartier Ndiané, arrondissement Darou Marnane, Poulailler, Mbacké Barri", détaille le journal.
Les quotidiens font également remarquer que cette 130e édition du Magal de Touba coïncide avec le centenaire du rappel à Dieu de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la cité religieuse du même nom.
"Sonko savoure sa revanche" à Touba
"Cent ans après, le village Touba est devenu la deuxième ville du pays. Une ville fortement ancrée dans l'enseignement religieux, mais devenue moderne par la force des choses", constate L'Observateur. Ce qui conduit Tribune à s'exclamant : "Gloire à Cheikh Ahmadou Bamba, un excellent modèle de paix et de dialogue".
"Les hommes politiques passent, le Magal demeure", écrit L'As, ouvrant sur la visite du Premier ministre Ousmane Sonko dans la cité religieuse, une tradition bien entretenue par tous les régimes qui se succèdent à la tête du pays. En prélude au Grand Magal, le président de la République et son Premier ministre "ont respecté la tradition, faisant ainsi le déplacement pour rendre hommage au khalife général des mourides", rapporte le journal.
L'As note que "Diomaye et Sonko ont été, à leur tour, reçus avec les mêmes honneurs et la même considération que les anciens chefs d'Etat et de gouvernement, malgré tout ce qui a été dit les années précédentes", comme le fait de les faire passer pour des dirigeants politiques opposés aux confréries, souligne le journal.
"Sonko savoure sa revanche", lit-on à la une de Walfquotidien. Le Premier ministre, reçu par le khalife général des mourides, a non seulement pris « des engagements [...] dans le cadre du développement socio-économique » de Touba, mais il a aussi « souligné sa volonté de remplir un +contrat moral+ qui le lie aux populations" de cette cité religieuse située au centre du Sénégal.
"Nous avons un contrat avec Touba", assène le Premier ministre, cité à sa une par le quotidien Le Soleil, qui signale que concernant les préparatifs du Magal, les engagements pris par l'Etat ont été "exécutés à 96%".
"L'offensive du CEDEPS" contre la tutelle des médias
Yoor-Yoor évoque la volonté exprimée par le Premier ministre de "réaliser les projets du président Diomaye à Touba", pendant que le quotidien Enquête rapporte que le khalife a demandé à Ousmane Sonko de "faire table rase du passé".
Ou encore, le journal Le Quotidien pointe certains "foyers de tension", plus de 100 jours après l'arrivée du duo Diomaye-Sonko au pouvoir, à l'issue de la présidentielle du 24 mars dernier. "ONAS, médias, entreprise, diplomatie...fronts en surchauffe", affiche la même publication.
Au sujet justement de la presse et de la "crise" qui s'est emparée de ce secteur, Enquête rapporte que le Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse au Sénégal a "exprimé son profond mécontentement" au sujet des dernières déclarations du ministre chargé de la Communication, relative à la situation fiscale des médias et à la gestion du fonds d'appui et de développement de la presse.
"Le patronat dénonce la mauvaise foi et les manipulations du ministre de la Communication", écrit ce quotidien, avant de titrer sur "L'offensive du CEDEPS" contre Alioune Sall, le ministre de la Communication, qui "a bidonné !", s ' s'exclame Bés Bi Le jour, en allusion aux chiffres avancés par la tutelle.
La réplique est lieu de son précédent Moussa Bocar Thiam, dont les propositions sont rapportées par Source A. "En 2023, dit-il, la dette fiscale de la presse publique et privée était de 10.337.595.510 FCFA en droits simples et 2.900. 000 FCFA de pénalités".
"Donc 50% de la dette fiscale est du chef des entreprises publiques qui ne subissent aucune pression de l'administration, donc pourquoi s'acharner sur les entreprises de presse privée ?", s'interroge Moussa Bocar Thiam. Il ajoute par ailleurs : "Dire que sur 1.900.000 FCFA, les 800.000.000 FCFA ont servi à d'autres structures qui ne sont pas des entreprises de presse relève de la volonté de faire naître un soupçon de détournement de deniers publics".
Dans un communiqué rendu public mercredi, relève L'Observateur, Moussa Bocar Thiam "démonte les arguments et chiffres de son successeur sur la dette fiscale de la presse, mais aussi le fonds d'appui et de développement de la presse".
Les Echos, au regard de tout ce qui précède, affirment que la presse "démonte Alioune Sall". Et le journal d'évoquer une "campagne de dénigrement, de diabolisation, de manipulation des chiffres" prononcée par les patrons de presse.