« Nous sommes arrivés au site de Djaiba le 14 février 2021 et nous avons décidé de nous réfugier près de la MONUSCO, pour notre protection. Les Népalais ont instauré un système d'alerte qui nous permet de les informer systématiquement, en cas d'attaque, pour qu'ils interviennent. Avec ce système d'alerte, il y a une amélioration. Nous avons une garantie sécuritaire. Nous allons aux champs, en toute quiétude ». Ces propos sont de Ruth A, une déplacée de guerre, qui vit dans le camp de Fataki, dans le territoire de Djugu, en Ituri.
Comme elle, ce sont près de 15.000 pensionnaires du site qui bénéficient de la protection physique des 701 soldats népalais (dont 72 femmes) de la MONUSCO qui ont chacun reçu, jeudi 15 août 2024, la médaille des Nations Unies des mains du commandant par intérim des casques bleus de la MONUSCO, le général Khar Diouf. Une reconnaissance de leur contribution à la protection des civils à Fataki, dans le territoire de Djugu, où vivent plus de 14.000 déplacés (dont plus de 8000 femmes).
Reconnaissance unanime des populations
« Leur présence est nécessaire, surtout pour les déplacés qui sont dans notre zone. Leurs patrouilles de reconnaissance permettent à la population de circuler librement, dans les zones périphériques », reconnaît Jean-Richard Dhedda Lenga, à la tête de la chefferie de Badjere, dans le territoire de Djugu.
Le général Urbain Ntambuka, commandant de la 32è région militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) basée à Bunia, représentant le gouverneur militaire de la province de l'Ituri, confirme : « Nous avons mené plusieurs opérations fructueuses avec eux. Je les en félicite. C'est pourquoi ils ont reçu des médailles, pour les bons services rendus en République démocratique du Congo. J'ai demandé à la population de continuer à leur faire confiance et aux soldats des FARDC de collaborer avec eux, quand il le faut ».
Présent depuis 2003 en Ituri, le contingent népalais de la MONUSCO organise quotidiennement des patrouilles de sécurisation, dans les localités et autour des camps de déplacés pour protéger ces derniers des incursions quasi quotidiennes des miliciens locaux. Des écoliers et paysans locaux bénéficient souvent de leur escorte, pour leur permettre de passer tranquillement leurs examens ou de vaquer librement à leurs activités champêtres.
Par ailleurs, pour redonner le sourire aux milliers de personnes vivant dans des conditions difficiles, les casques bleus organisent régulièrement des activités sportives, ainsi que des sensibilisations à l'hygiène, pour la lutte contre les violences sexuelles et/ou basées sur le genre, sur la prévention de certaines maladies, notamment.