Selon le communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le bilan humanitaire de l'Afrique de l'Ouest et Centrale pour l'année 2023 est lourd. En effet, le 19 août 2024 était la célébration de la Journée mondiale de l'aide humanitaire. Pour Charles Bernimolin, chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et centrale, les travailleurs humanitaires étaient plus dans le besoin d'aide que les bénéficiaires car leur sécurité n'était plus garantie en terrain de conflit.
A cet égard, le coût de l'échec à protéger les civils, y compris les travailleurs humanitaires, était au centre des préoccupations de la Journée mondiale de l'aide humanitaire de cette année.
Selon les derniers chiffres divulgués par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, 14 agents ont été tués en Afrique de l'Ouest et centrale depuis le début de l'année 2024, 13 autres ont été blessés et 23 kidnappés.
Cela met en évidence l'insécurité croissante dans la région, où les civils font également face à des attaques régulières et sont contraints d'abandonner leurs maisons et leurs moyens de subsistance. La même source précise que depuis le début de l'année, 5 562 civils ont été tués en Afrique de l'Ouest et centrale. Dès lors, plus il y'a une recrudescence de violence, plus l'aide humanitaire s'effrite et diminue.
Le même communiqué appelle toutes les parties à mettre fin aux attaques contre les travailleurs humanitaires et à l'impunité qui les accompagne. Il s'exprime en précisant que « Nous nous dirigeons vers une situation très préoccupante. En cette Journée mondiale de l'aide humanitaire et tous les jours, j'appelle les décideurs à corriger le cap après le sombre record que nous avons atteint l'année dernière. Alors que de plus en plus de vies innocentes sont perdues, j'appelle à accorder aux crises humanitaires en Afrique de l'Ouest et centrale l'attention et l'action immédiate qu'elles méritent ».
L'aide humanitaire un besoin imminent et vital
Le besoin d'aide humanitaire est présent sur tout le continent, c'est d'ailleurs le cas pour la République démocratique du Congo, dont le gouvernement a annoncé son plan de riposte contre l'épidémie Mpox qui ravage toutes les provinces. Selon les autorités sanitaires du pays le coût de lutte contre l'épidémie est estimé à 49 millions de dollars et des vaccins sont attendus des États-Unis, du Japon et de la Belgique dès la semaine prochaine.
Le même communiqué précise que les partenaires humanitaires ont besoin de 4,7 milliards de dollars américains en 2024 pour répondre aux besoins urgents de 20,9 millions de personnes au Burkina Faso.
« Les humanitaires à travers le Sahel accomplissent un travail extraordinaire, souvent dans les circonstances les plus difficiles. Mais l'enchevêtrement de crises auxquelles elles sont confrontées est plus complexe que jamais. Près de 33 millions de personnes dans la région ont un besoin urgent d'assistance humanitaire. Pourtant, sans les ressources nécessaires pour répondre à leurs besoins, ces crises continueront de s'aggraver et de se propager, érodant la résilience et mettant en danger la vie des enfants, des femmes et des hommes vulnérables », a prévenu Charles Bernimolin, Chef du bureau régional d'OCHA.
Grâce aux contributions généreuses des donateurs, les humanitaires font une réelle différence au Sahel.