Afrique: Première réunion du Comité d'urgence du Règlement sanitaire international (2005) sur la recrudescence de la variole simienne (mpox) en 2024

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Ayant souscrit à l'avis formulé par le Comité d'urgence du Règlement sanitaire international (2005) (RSI ou Règlement) sur la recrudescence de la variole simienne (mpox) en 2024 (en anglais) lors de sa première réunion, tenue le 14 août 2024, le Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déterminé, à la même date, que la recrudescence de la mpox actuellement observée en République démocratique du Congo et dans un nombre croissant de pays d'Afrique constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) en vertu des dispositions du Règlement. Le communiqué de presse sur la détermination de l'USPPI par le Directeur général le 14 août 2024 est disponible ici.

Le Directeur général transmet ci-après le compte rendu de la première réunion du Comité d'urgence du RSI sur la recrudescence de la mpox en 2024.

Les recommandations temporaires émises par le Directeur général dans le contexte de l'USPPI liée à la recrudescence actuelle de la mpox sont présentées dans la dernière section de la présente déclaration et tiennent compte des avis exprimés par le Comité, étant entendu que le Directeur général annoncera aux États Parties une prolongation de 12 mois des recommandations permanentes actuelles relatives à la mpox.

Le Directeur général saisit cette occasion pour remercier très sincèrement le Président, la Vice-présidente et les membres du Comité d'urgence du RSI, ainsi que les conseillers.

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Compte rendu de la réunion

Seize (16) membres et deux conseillers du Comité d'urgence ont été convoqués à une réunion tenue par visioconférence sur Zoom, le mercredi 14 août 2024, de 12 h 00 à 17 h 00 (HAEC). Quinze (15) des 16 membres et les deux conseillers ont participé à la réunion.

Le Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a assisté à la réunion en personne et a souhaité la bienvenue aux participantes et participants. Ses remarques liminaires sont reproduites ici.

La représentante du Bureau du Conseiller juridique a rappelé aux membres et aux conseillers les rôles et les responsabilités qui étaient les leurs et elle a présenté le mandat qui incombait au Comité d'urgence en vertu des articles applicables du RSI. Le responsable des questions d'éthique du Département Conformité, gestion des risques et éthique a présenté aux membres et aux conseillers les grandes lignes du processus de déclaration d'intérêts de l'OMS. Les membres et les conseillers ont été informés qu'il leur incombait individuellement de signaler à l'OMS, aussi rapidement que possible, tout intérêt de nature personnelle, professionnelle, financière, intellectuelle ou commerciale pouvant donner lieu à un conflit d'intérêts effectif ou apparent. Il leur a en outre été rappelé qu'ils étaient tenus de respecter le caractère confidentiel des débats de la réunion et des travaux du Comité. Le cas de chaque membre et conseiller a été examiné et aucun conflit d'intérêts n'a été relevé.

La représentante du Bureau du Conseiller juridique a ensuite procédé à l'élection du bureau du Comité, conformément au règlement intérieur et aux méthodes de travail du Comité. Ont été élus, par acclamation, le Professeur Dimie Ogoina en tant que Président, la Professeure Inger Damon en tant que Vice-présidente et la Professeure Lucille Helen Blumberg en tant que rapporteuse.

Le Président a commencé par présenter les objectifs de la réunion : donner au Directeur général des orientations quant à la question de savoir si l'événement constitue une USPPI et, le cas échéant, formuler des avis sur un éventuel projet de recommandations temporaires.

Session ouverte aux représentantes et représentants des États Parties invités à présenter leurs vues

Le Secrétariat de l'OMS a présenté un aperçu de la situation épidémiologique mondiale de la mpox, soulignant qu'au cours du premier semestre 2024, les 1 854 cas confirmés de mpox signalés par les États Parties de la Région africaine de l'OMS représentaient 36 % (1 854 sur 5 199) des cas observés dans le monde. Parmi ces cas confirmés dans la Région africaine de l'OMS en 2024, 95 % (1 754 sur 1 854) avaient été signalés en République démocratique du Congo (RDC), pays qui connaît une recrudescence de la mpox, comptabilisant plus de 15 000 cas compatibles avec la description clinique et plus de 500 décès signalés, soit plus que le nombre de cas enregistrés dans le pays en 2023.

La recrudescence des cas de mpox en RDC est due à des épidémies provoquées par deux sous-clades du virus de la mpox (MPXV) du clade I : le clade Ia et le clade Ib. Dans des études menées par l'OMS dans les années 1980, le virus du clade I est généralement décrit comme étant associé à un taux de mortalité d'environ 10 %, la plupart des décès survenant chez les enfants.

Le MPXV du clade Ia est endémique en RDC et la maladie qui y est associée touche principalement les enfants. Les données disponibles pour 2024 révèlent un taux de létalité agrégé de 3,6 %. La maladie se propage vraisemblablement par plusieurs modes de transmission, y compris la transmission interhumaine après une infection zoonotique au sein d'une communauté.

Le MPXV du clade Ib est une nouvelle souche du MPXV qui a émergé en RDC, qui se transmet d'une personne à l'autre - probablement par contact sexuel - et qui se propage actuellement dans l'est du pays. On estime que ce clade est apparu aux alentours de septembre 2023, bien qu'il n'ait été caractérisé pour la première fois qu'en 2024. L'épidémie provoquée par le clade Ib en RDC touche principalement les adultes et se propage rapidement, en grande partie (mais pas exclusivement) du fait de la transmission par contact sexuel, qui est particulièrement importante dans les réseaux liés au commerce du sexe et parmi les travailleurs et travailleuses du sexe.

Depuis juillet 2024, des cas de mpox dus au MPXV du clade Ib, qui sont épidémiologiquement et phylogénétiquement liés à l'épidémie sévissant dans les provinces orientales de la RDC, ont été détectés dans quatre pays voisins de la RDC qui n'avaient pas signalé de cas de mpox auparavant : le Burundi, le Kenya, l'Ouganda et le Rwanda.

Par ailleurs, des cas dus au MPXV du clade Ia ont été signalés en 2024 en République centrafricaine et en République du Congo, tandis que des cas dus au MPXV du clade II ont été signalés en Afrique du Sud, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Libéria et au Nigéria.

Le tableau clinique de la mpox provoquée par le MPXV du clade Ia se caractérise généralement par une maladie plus grave que celle provoquée par le clade II. Des virus du clade IIb ont circulé lors de l'épidémie considérée comme une USPPI qui a touché plusieurs pays entre juillet 2022 et mai 2023. À l'heure actuelle, on ne dispose pas de suffisamment d'informations pour caractériser pleinement la gravité de la mpox provoquée par le clade Ib, car les données apparaissent petit à petit et car peu de décès ont été enregistrés jusqu'à présent, ce qui empêche de réaliser des analyses ventilées par âge.

Le Secrétariat de l'OMS a insisté sur le fait qu'il était difficile de déterminer l'étendue réelle de l'infection, les tendances épidémiologiques, ainsi que la morbidité et la mortalité, et a mis en garde contre la surinterprétation des données disponibles pour calculer les taux bruts de létalité par clade/épidémie.

Le Secrétariat de l'OMS a présenté son évaluation du risque (regroupement des zones géographiques à la suite de l'évaluation des groupes de population touchés, des modes de transmission prédominants et des clades du MPXV concernés), à savoir : « élevé » pour l'est de la RDC et les pays voisins ; « élevé » pour les régions de la RDC où la mpox est endémique ; « modéré » pour le Nigéria et les pays d'Afrique de l'Ouest, du Centre et de l'Est où la mpox est endémique ; et « modéré » pour les autres pays d'Afrique et le reste du monde.

Le Secrétariat a en outre donné un aperçu des mesures déjà prises pour appuyer les interventions de préparation et de riposte dans les États Parties confrontés à une recrudescence des cas de mpox ou exposés à un tel risque. Il s'agit, entre autres mesures, du déblocage de 1,45 million de dollars du Fonds de réserve de l'OMS pour les situations d'urgence ; de l'activation du protocole OMS d'autorisation d'utilisation d'urgence de deux vaccins contre la mpox ; de travaux de coordination avec les partenaires et les parties prenantes, notamment pour faciliter l'accès équitable aux vaccins, aux traitements et aux produits de diagnostic ; et de l'élaboration d'un plan de riposte régional, dont le coût initial s'élève à 15 millions de dollars.

Les représentantes et représentants de l'Afrique du Sud, du Burundi, du Kenya, de l'Ouganda, de la République démocratique du Congo et du Rwanda ont informé le Comité de la situation épidémiologique de la mpox dans leur pays, des efforts actuellement déployés pour y faire face, et des besoins et défis en la matière. Si la plupart de ces pays ont signalé quelques cas de mpox associée au clade Ib, le Burundi a signalé une centaine de cas confirmés de mpox associée au clade Ib depuis juillet 2024, recensés dans plusieurs districts, dont 28 % concernaient des enfants de moins de cinq ans.

Les membres et les conseillers du Comité ont ensuite procédé à un échange de questions-réponses avec les personnes qui étaient intervenues. Les questions et les discussions ont porté sur les problèmes et défis énumérés ci-dessous :

  • l'évolution complexe et dynamique des multiples épidémies à l'origine de la recrudescence de la mpox et de la propagation internationale de la maladie en RDC et dans les pays voisins. Parmi les éléments qui sous-tendent cette observation et qui constituent des motifs de préoccupation figurent les suivants :
    • incertitudes scientifiques et lacunes dans les données (par exemple, rôle des changements écologiques dans la propagation de la mpox, modes de transmission de la maladie, dynamique de transmission, facteurs de risque, gravité de la maladie et taux de létalité associés aux différents clades du MPXV, issue de la grossesse chez les femmes infectées par différents clades du MPXV) ;
    • adéquation et hétérogénéité des capacités des États Parties, y compris celles acquises dans le contexte de la COVID-19, en matière de surveillance, de diagnostic, de modalités de surveillance aux frontières, d'accès aux soins cliniques, d'intégration des services de lutte contre le VIH/les IST dans la prévention et le traitement, de communication sur les risques, de mobilisation communautaire et de vaccination, ainsi que des autres capacités à l'appui des activités de prévention, de préparation et de riposte ;
    • absence de compréhension globale de la propagation géographique et de l'épidémiologie détaillée des épidémies dynamiques de mpox, y compris l'épidémiologie moléculaire, afin d'optimiser les mesures de prévention et de lutte ciblées, y compris la communication sur les risques et la mobilisation communautaire en coopération avec les partenaires locaux pour apporter un soutien approprié, induire des changements de comportement et favoriser l'utilisation ciblée des vaccins contre la mpox dans les groupes à risque ;
    • disponibilité et accessibilité de tests de laboratoire pouvant être utilisés dans des environnements difficiles et, le cas échéant, de méthodes permettant de distinguer les clades du MPXV en circulation ; et
    • cartographie incomplète des activités de recherche-développement en cours liées à la mpox, sachant que plusieurs initiatives sont actuellement menées, notamment une consultation entre l'OMS et les Centers for Disease Control and Prevention d'Afrique (CDC d'Afrique) qui se tiendra en août 2024 ;
  • l'imprévisibilité et le manque de ressources financières au niveau national et international pour développer à grande échelle et pérenniser les interventions visant à prévenir et à endiguer la propagation de mpox, malgré l'élaboration de plans de riposte mondiaux, régionaux et nationaux chiffrés ;
  • l'accès aux vaccins contre la mpox en fonction des besoins, compte tenu de la faible disponibilité à l'échelle mondiale ; la production de vaccins actuellement limitée, qui dépend des commandes passées aux fabricants ; et le temps consacré à l'élaboration d'accords juridiques pour le don de vaccins contre la mpox, par opposition à l'approvisionnement direct. En ce qui concerne l'accès aux vaccins, le Secrétariat de l'OMS a informé le Comité des travaux actuellement menés avec de nombreux partenaires par le biais du mécanisme de coordination provisoire des contre-mesures médicales (i-MCM-Net), notamment Gavi et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance, qui visent à coordonner le processus de don et d'allocation de manière équitable et fondée sur les besoins ;
  • l'accès au médicament antiviral tecovirimat, sachant que le montant minimal fixé pour les commandes auprès du fabricant et que le prix du produit sont des obstacles majeurs pour de nombreux États Parties. Des données sont en train d'être recueillies sur l'utilisation du médicament pour le traitement des cas de mpox. Ce médicament est accessible en vertu du protocole d'utilisation contrôlée en situation d'urgence d'interventions non homologuées (MEURI) ; et
  • la nécessité de disposer d'informations sur la mise en oeuvre, par les États Parties, des recommandations permanentes relatives à la mpox publiées le 21 août 2023.

Séance de délibération

À la suite de la session ouverte aux États Parties, le Comité s'est réuni à huis clos pour déterminer si l'événement constituait ou non une USPPI et, le cas échéant, examiner les recommandations temporaires établies par le Secrétariat de l'OMS suivant les dispositions du RSI.

Le Président a rappelé aux membres du Comité leur mandat et a rappelé également qu'une USPPI était définie dans le RSI comme étant un « événement extraordinaire qui constitue un risque pour la santé publique dans d'autres États en raison du risque de propagation internationale de maladies, et qui peut requérir une action internationale coordonnée ».

Le Comité a unanimement estimé que la recrudescence de la mpox actuellement observée répondait aux critères d'une USPPI et que le Directeur général devait en être informé.

Les considérations qui sous-tendent les avis unanimement exprimés par le Comité traitent plus avant des problèmes et défis abordés au cours de la séance de questions-réponses.

Le Comité a considéré l'événement comme étant « extraordinaire » en raison : a) de l'augmentation de l'incidence de la mpox provoquée par le clade I en RDC et de l'émergence du nouveau clade Ib, de la transmission interhumaine, de la propagation rapide dans certains contextes et des preuves disponibles indiquant que le clade I se caractérise par un tableau clinique plus grave que le clade II ; b) de l'épidémiologie diverse, complexe, dynamique et en constante évolution observée dans les États Parties de la Région africaine de l'OMS, compte tenu des facteurs suivants : augmentation rapide globale du nombre de cas signalés dans certains contextes, différences entre les tranches d'âge touchées, voies et modes de transmission dans différents contextes ; et c) de la gravité du tableau clinique chez les enfants et les personnes immunodéprimées, y compris les personnes présentant une infection à VIH mal maîtrisée ou une infection à VIH à un stade avancé, ainsi que des conséquences à long terme de l'infection par le MPXV.

En outre, le Comité a souligné avec insistance que son niveau de préoccupation était accru par : a) les incertitudes et les lacunes dans les connaissances et les données portant sur : i) de multiples aspects épidémiologiques, y compris les facteurs de transmission, la morbidité et la mortalité associés aux infections par différents sous-clades du MPXV ; ii) le caractère incomplet et incertain des données épidémiologiques disponibles examinées par le Comité, dû aux limites de la surveillance actuelle (niveaux sous-optimaux de détection et de notification des cas), à la disponibilité et à la performance des outils de diagnostic en laboratoire, aux conflits en cours et aux défis humanitaires dans certaines régions de la RDC où l'on observe une recrudescence de la mpox, qui entravent la mise en oeuvre des mesures de lutte ; iii) les retombées des mesures de lutte, y compris l'utilisation ciblée des vaccins et leur efficacité globale ; et b) le risque d'apparition de mutations supplémentaires du clade I et du clade II du MPXV, ainsi que leur émergence et leur propagation ultérieures dans le contexte de capacités limitées à mettre en oeuvre des mesures de lutte.

Le Comité a estimé que l'événement « constituait un risque pour la santé publique dans d'autres États en raison du risque de propagation internationale de maladies » à cause : a) de la récente propagation documentée du MPXV du clade Ib de l'est de la RDC vers le Burundi, le Kenya, l'Ouganda et le Rwanda ; b) de la capacité limitée à endiguer la transmission dans les situations endémiques et dans les zones de recrudescence grâce à une surveillance renforcée permettant la mise en oeuvre d'interventions de riposte ciblées, qui s'explique par i) l'absence de financement durable ; et ii) l'accès limité aux vaccins, aux traitements et aux produits de diagnostic ; et c) des difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre d'interventions concertées de surveillance et d'intervention dans les zones contiguës des États Parties frontaliers, en particulier là où les frontières sont poreuses.

Le Comité a estimé que l'événement « requérait une action internationale coordonnée ». Il a noté que : a) la mpox était endémique dans certaines parties de l'Afrique, qu'un nombre croissant de recrudescences étaient signalées, et qu'une épidémie considérée comme une USPPI avait touché plusieurs pays en 2022-2023 ; et b) l'événement se produisait dans le contexte des recommandations permanentes émises par le Directeur général en août 2023, en vertu des dispositions du RSI et à la suite de l'expiration de l'USPPI susmentionnée ; du cadre stratégique de l'OMS visant à renforcer la prévention de la mpox et la lutte en la matière (2024-2027) (WHO Strategic framework for enhancing prevention and control of mpox- 2024-2027) ; et de l'activation de l'i-MCM-Net pour la mpox. À la lumière de ce qui précède, et sachant que l'événement a été déclaré urgence de santé publique de sécurité continentale par les CDC d'Afrique le 13 août 2024, le Comité a estimé que la coopération internationale devrait être renforcée et coordonnée, en particulier pour : a) faciliter l'accès équitable aux vaccins, aux traitements et aux produits de diagnostic ; et b) accroître la mobilisation de ressources financières.

Le Comité a ensuite examiné le projet de recommandations temporaires proposé par le Secrétariat de l'OMS, qui a été brièvement présenté au cours de la réunion. Il a fait savoir qu'il examinerait plus avant les recommandations temporaires proposées lorsqu'il établirait sous forme définitive le rapport de la réunion.

Le Comité a noté que, dans ses remarques liminaires, le Directeur général avait annoncé la prolongation de 12 mois des recommandations permanentes actuelles relatives à la mpox, qui devaient expirer le 20 août 2024. Il a également noté que, si le Directeur général décidait que la recrudescence de la mpox constituait une USPPI, ce serait la première fois, depuis l'entrée en vigueur du Règlement, que coexisteraient des recommandations temporaires et permanentes adressées aux États Parties sur le même risque pour la santé publique.

C'est pourquoi le Comité a souligné que les éventuelles recommandations temporaires émises par le Directeur général devraient être très précises et ciblées, de sorte à ne pas faire double emploi avec les recommandations permanentes.

Bien que les recommandations temporaires et permanentes ne soient pas contraignantes à l'égard des États Parties, le Comité a recommandé que des mécanismes de suivi de l'adoption, de la mise en oeuvre et de l'impact de ces recommandations soient intégrés dans l'ensemble de recommandations temporaires que le Directeur général pourrait émettre à l'intention des États Parties en rapport avec l'événement examiné.

Conclusions

Le Comité a de nouveau exprimé sa préoccupation face à l'évolution de la recrudescence multidimensionnelle de la mpox, notamment au vu des nombreuses incertitudes qui entourent cette recrudescence et des moyens en place pour endiguer la propagation de la maladie dans les États Parties touchés par des épidémies, ainsi que dans les États Parties qui pourraient être concernés à la suite d'une propagation internationale.

Le Comité a jugé essentiel de mettre en place une coopération internationale coordonnée afin d'étayer les efforts déployés par les États Parties pour endiguer la propagation de la mpox dans la Région africaine de l'OMS, notamment en facilitant l'accès aux vaccins, aux traitements et aux produits de diagnostic et leur utilisation ; en mobilisant des ressources financières pour les États Parties confrontés à une recrudescence de la maladie ; et en lançant des initiatives fondées sur les synergies entre l'OMS et ses partenaires, y compris les CDC d'Afrique. Cependant, le Comité est convenu qu'il était justifié d'élaborer des approches stratégiques qui permettent aux États Parties de devenir plus autonomes dans la lutte contre la propagation de la mpox. À cet égard, le Comité estime que la décision du Directeur général de considérer la recrudescence de la mpox comme une USPPI inciterait les États Parties confrontés à des flambées épidémiques à mobiliser et à utiliser plus efficacement leurs ressources nationales.

Recommandations temporaires émises par le Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) aux États Parties concernant l'urgence de santé publique de portée internationale associée à la recrudescence de la mpox

Ces recommandations temporaires sont émises à l'intention des États Parties qui font face à une recrudescence de la mpox, y compris, sans que cette liste soit exhaustive, la République démocratique du Congo et le Burundi, le Kenya, l'Ouganda et le Rwanda.

Elles sont destinées à être mises en oeuvre par ces États Parties en plus des recommandations permanentes actuelles relatives à la mpox, qui seront prolongées jusqu'au 20 août 2025 et sont reproduites à la fin du présent document pour référence.

Dans le cadre des efforts mondiaux visant à prévenir et à endiguer la propagation de la mpox, tels que décrits dans le cadre stratégique de l'OMS visant à renforcer la prévention de la mpox et la lutte en la matière (2024-2027) (en anglais), les recommandations permanentes susmentionnées s'appliquent à tous les États Parties.

Toutes les orientations techniques provisoires actuelles de l'OMS sont disponibles sur cette page (en anglais) du site Web de l'OMS. Les orientations de l'OMS fondées sur des données probantes sont et continueront d'être mises à jour en fonction de l'évolution de la situation, des nouvelles preuves scientifiques disponibles et de l'évaluation des risques par l'OMS, afin d'aider les États Parties à mettre en oeuvre le cadre stratégique de l'OMS visant à renforcer la prévention de la mpox et la lutte en la matière.

Conformément aux principes énoncés à l'article 3 du RSI, la mise en oeuvre de ces recommandations temporaires, ainsi que des recommandations permanentes relatives à la mpox, par les États Parties, se fait dans le plein respect de la dignité des personnes, des droits humains et des libertés fondamentales.

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Coordination des mesures d'urgence

  • établir des mécanismes nationaux et locaux de coordination des mesures d'urgence ou renforcer les mécanismes existants ;
  • assurer ou améliorer la coordination des travaux de tous les partenaires et parties prenantes qui participent aux activités de riposte ou qui les appuient dans le cadre d'une coopération, notamment en instaurant des mécanismes de responsabilisation ;
  • mobiliser la collaboration et l'appui des organisations partenaires, y compris les acteurs humanitaires dans les contextes d'insécurité, dans les zones de déplacement de populations internes ou réfugiées et au sein des communautés d'accueil dans les lieux peu sûrs ;

Surveillance collaborative et diagnostic en laboratoire

  • renforcer la surveillance, en améliorant la sensibilité des approches adoptées et en assurant une couverture géographique complète ;
  • élargir l'accès à des outils de diagnostic précis, abordables et disponibles pour différencier les clades du MPXV, notamment en renforçant le système de transport des échantillons, la décentralisation du diagnostic et les modalités de séquençage génomique ;
  • identifier et surveiller les contacts des personnes atteintes de la mpox afin de prévenir toute transmission ultérieure, et leur apporter un appui ;
  • redoubler d'efforts pour enquêter minutieusement sur les cas et les épidémies de mpox afin de déterminer les modes de transmission et de prévenir toute transmission ultérieure au sein des ménages et des communautés ;
  • chaque semaine, signaler à l'OMS les cas suspects, probables et confirmés de mpox en temps voulu ;

Soins cliniques sûrs et évolutifs

  • fournir un appui clinique, nutritionnel et psychosocial aux personnes atteintes de la mpox, y compris, si besoin et dans la mesure du possible, l'isolement dans des centres de soins et des orientations sur les soins à domicile ;
  • élaborer et mettre en oeuvre un plan visant à élargir l'accès à des soins cliniques de soutien optimisés pour les patientes et patients atteints de la mpox, y compris les enfants, les personnes vivant avec le VIH et les femmes enceintes. Il s'agira notamment de proposer des tests de dépistage du VIH aux patients adultes qui ne connaissent pas leur statut sérologique et aux enfants, selon qu'il convient, en les orientant vers des services de soins et de traitement du VIH lorsque cela est nécessaire, et d'assurer la détection rapide et la prise en charge efficace des co-infections endémiques, telles que le paludisme, l'infection par le virus varicelle-zona et la rougeole, ainsi que d'autres IST, parmi les cas liés à des contacts sexuels ;
  • renforcer les capacités, les connaissances et les compétences des personnels de santé et d'aide à la personne tout au long du parcours clinique et de la lutte anti-infectieuse - du diagnostic à la sortie des cas suspects ou confirmés de mpox - et leur fournir des équipements de protection individuelle ;
  • promouvoir et mettre en oeuvre des mesures de lutte anti-infectieuse et des services d'eau et d'assainissement de base dans les établissements de soins de santé, les ménages, les lieux de rassemblement (par exemple, les prisons, les camps de personnes déplacées et réfugiées, les écoles, etc.) et les zones de transit transfrontalières ;

Trafic international

  • conclure des accords de collaboration transfrontalière ou renforcer les accords existants pour la surveillance et la gestion des cas suspects de mpox et la communication d'informations aux voyageurs et aux exploitants de moyens de transport, sans imposer de restrictions générales aux voyages et au commerce qui auraient une incidence inutile sur les économies locales, régionales ou nationales ;

Vaccination

  • se préparer à l'introduction de la vaccination contre la mpox dans le cadre d'une action d'urgence en convoquant des groupes consultatifs techniques nationaux sur la vaccination, en informant les autorités nationales de réglementation et en instaurant des processus politiques nationaux pour demander des vaccins par le biais des mécanismes disponibles ;
  • lancer des plans pour faire progresser la vaccination contre la mpox dans le contexte de la riposte aux épidémies dans les zones où il y a des cas incidents (c'est-à-dire des cas chez lesquels la maladie est apparue au cours des 2 à 4 semaines précédentes), en ciblant les personnes à risque élevé d'infection (par exemple, les contacts des cas, y compris les contacts sexuels, les enfants et les personnels de santé et d'aide à la personne). Cela supposera d'adapter rapidement les stratégies et les plans de vaccination aux zones concernées ; d'assurer la disponibilité de vaccins et de fournitures ; de mobiliser les communautés à titre proactif afin de créer et de maintenir la demande et la confiance à l'égard de la vaccination ; et de recueillir des données pendant la vaccination selon des protocoles de recherche réalistes ;

Communication sur les risques et mobilisation communautaire

  • renforcer les systèmes de communication sur les risques et de mobilisation communautaire des communautés touchées et des personnels locaux dans le cadre des stratégies de prévention, de riposte et de vaccination en cas d'épidémie, notamment par la formation, la cartographie des populations à haut risque et vulnérables, la veille sur les médias sociaux, les retours d'information des communautés et la gestion de la désinformation. Il s'agira notamment d'expliquer efficacement quelles sont les incertitudes concernant l'évolution naturelle de la mpox, de donner des informations actualisées sur la maladie, y compris des informations provenant des essais cliniques en cours, et de communiquer sur l'efficacité des vaccins contre la mpox et les incertitudes concernant la durée de la protection après la vaccination ;
  • lutter contre la stigmatisation et la discrimination de toute nature grâce à une importante mobilisation communautaire, en particulier dans les services de santé et lors des activités de communication sur les risques ;

Gouvernance et financement

  • mobiliser et accroître le financement national, et explorer les possibilités externes de financement ciblé sur les activités de prévention, de préparation et de riposte ;
  • intégrer des mesures visant à prévenir la mpox et à y riposter dans les programmes existants de prévention, de maîtrise et de traitement d'autres maladies endémiques - en particulier le VIH et les IST, le paludisme, la tuberculose et la COVID-19, ainsi que les maladies non transmissibles - en s'efforçant, dans la mesure du possible, de ne pas nuire à leur mise en oeuvre ;

Combler les lacunes en matière de recherche

  • consacrer des investissements à réduire les lacunes dans les connaissances et à produire des données probantes, pendant et après les flambées épidémiques, concernant les dynamiques de transmission de la mpox, les facteurs de risque, les facteurs sociaux et comportementaux de la transmission, l'évolution naturelle de la maladie - par le biais d'essais de nouveaux traitements et vaccins contre la mpox - et l'efficacité des interventions de santé publique, dans le cadre de l'approche « Une seule santé » ;

Rapports sur la mise en oeuvre des recommandations temporaires

  • chaque trimestre, rendre compte à l'OMS de l'état d'avancement de la mise en oeuvre des recommandations temporaires et des difficultés liées à leur mise en oeuvre, à l'aide d'un outil et de canaux normalisés qui seront mis à la disposition par l'OMS.

Recommandations permanentes relatives à la mpox émises par le Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) conformément au Règlement sanitaire international (2005) (RSI)

A. Il est recommandé aux États Parties d'élaborer et de mettre en oeuvre des plans nationaux de lutte contre la mpox qui s'appuient sur les orientations stratégiques et techniques de l'OMS, décrivant les mesures essentielles pour soutenir la lutte contre la maladie et parvenir à l'élimination de la transmission interhumaine dans tous les contextes grâce à des politiques, des programmes et des services coordonnés et intégrés. Il est recommandé de prendre des mesures pour :

1. Intégrer les enseignements tirés de l'évaluation de la riposte (au travers d'examens de l'action en cours et a posteriori, par exemple) dans les plans et les politiques connexes afin de soutenir, d'adapter et de promouvoir les éléments clés de la riposte et d'éclairer les politiques et les programmes de santé publique.

2. Viser à éliminer la transmission interhumaine de la mpox en anticipant, en détectant les flambées de mpox, en s'y préparant et en y réagissant, et en prenant des mesures pour réduire la transmission zoonotique, le cas échéant.

3. Établir et maintenir les capacités dans les milieux où les ressources sont limitées, et parmi les groupes marginalisés, où la transmission de la mpox continue de se produire, afin de mieux comprendre les modes de transmission, de quantifier les ressources nécessaires, de détecter les flambées et la transmission communautaire et d'y répondre.

B. Il est recommandé aux États Parties d'établir et de maintenir, en tant qu'appui essentiel aux mesures décrites au point A en vue de soutenir l'objectif d'élimination, des capacités de surveillance et de diagnostic fondées sur des moyens de laboratoire afin d'améliorer la détection des flambées épidémiques et l'évaluation des risques. Il est recommandé de prendre des mesures pour :

4. Inclure la mpox en tant que maladie à déclaration obligatoire dans le système national de surveillance épidémiologique.

5. Renforcer la capacité de diagnostic à tous les niveaux du système de santé pour permettre la confirmation diagnostique des cas en laboratoire et sur le lieu de soins.

6. Veiller à ce que les cas soient notifiés en temps voulu à l'OMS, conformément aux orientations de l'OMS et au formulaire de notification des cas, en particulier les cas confirmés ayant des antécédents récents pertinents de voyages internationaux.

7. Collaborer avec d'autres pays afin que le séquençage génomique soit disponible ou accessible dans tous les pays. Partager les données et les métadonnées de séquençage génétique par l'intermédiaire de bases de données publiques.

8. Informer l'OMS des événements importants liés à la mpox par les canaux du RSI.

C. Il est recommandé aux États Parties d'améliorer la protection des communautés en renforçant les capacités de communication sur les risques et de mobilisation communautaire, en adaptant les mesures sociales et de santé publique aux contextes locaux et en continuant à oeuvrer en faveur de l'équité et à établir une relation de confiance avec les communautés par les mesures suivantes, en particulier pour les personnes les plus à risque. Il est recommandé de prendre des mesures pour :

9. Communiquer sur les risques, sensibiliser le public et collaborer avec les communautés touchées et les groupes à risque par l'intermédiaire des autorités sanitaires et de la société civile.

10. Mettre en oeuvre des interventions pour prévenir la stigmatisation et la discrimination contre toute personne ou tout groupe susceptible d'être touché par la mpox.

D. Il est recommandé aux États Parties d'entreprendre ou de poursuivre les travaux de recherche, de les soutenir et d'y collaborer afin de produire des données probantes pour la prévention et la lutte contre la mpox, en vue de soutenir l'élimination de la transmission interhumaine de la maladie. Il est recommandé de prendre des mesures pour :

11. Contribuer à mettre en oeuvre le programme de recherche mondial visant à générer et à diffuser rapidement des données probantes sur les principaux aspects scientifiques, sociaux, cliniques et sanitaires de la prévention et de la lutte contre la mpox.

12. Poursuivre les essais cliniques relatifs aux contre-mesures médicales, y compris les produits de diagnostic, les vaccins et les traitements, dans différentes populations, en plus de surveiller l'innocuité des vaccins, leur efficacité et la durée de la protection.

13. Les États Parties d'Afrique de l'Ouest, du Centre et de l'Est devraient déployer des efforts supplémentaires pour mieux connaître les risques, la vulnérabilité et l'impact liés à la mpox, y compris en prenant en considération les modes de transmission zoonotiques, sexuels et autres dans différents groupes démographiques.

E. Il est recommandé aux États Parties d'appliquer les mesures suivantes concernant les voyages internationaux. Il est recommandé de prendre des mesures pour :

14. Encourager les autorités, les prestataires de soins de santé et les groupes communautaires à fournir aux voyageurs des renseignements adaptés pour se protéger eux-mêmes et protéger les autres avant, pendant et après un voyage en vue de se rendre à des événements ou à des rassemblements où la mpox peut représenter un risque.

15. Conseiller aux personnes qui sont des cas présumés ou confirmés de mpox, ou susceptibles d'être personnes contacts, de respecter les mesures visant à éviter d'exposer d'autres personnes, y compris dans le cadre de voyages internationaux.

16. S'abstenir de mettre en oeuvre des mesures sanitaires liées aux voyages spécifiques à la mpox, telles que le dépistage à l'entrée ou à la sortie, ou les exigences en matière de tests de diagnostic ou de vaccination.

F. Les États Parties sont encouragés à continuer de fournir des orientations et de coordonner les ressources pour la prestation de soins cliniques intégrés de manière optimale pour la mpox, y compris l'accès à un traitement spécifique et à des mesures de soutien pour protéger les agents de santé et les soignants, le cas échéant. Les États Parties sont encouragés à prendre des mesures pour :

17. Assurer la prestation de soins cliniques optimaux moyennant la mise en place de mesures de lutte anti-infectieuse pour les cas présumés ou confirmés de mpox dans tous les établissements cliniques. Assurer la formation des prestataires de soins de santé en conséquence et fournir des équipements de protection individuelle.

18. Intégrer la détection, la prévention, la prise en charge de la mpox et la recherche concernant la maladie aux programmes de prévention et de lutte contre le VIH et les maladies sexuellement transmissibles, ainsi qu'à d'autres services de santé, le cas échéant.

G. Les États Parties sont encouragés à oeuvrer pour assurer un accès équitable à des contre-mesures sûres, efficaces et de qualité garantie pour la mpox, y compris au moyen de mécanismes de mobilisation des ressources. Les États Parties sont encouragés à prendre des mesures pour :

19. Renforcer la mise à disposition des outils de diagnostic, du séquençage génomique, des vaccins et des traitements, et l'accès à ceux-ci, pour les communautés les plus touchées, y compris dans les milieux dont les ressources sont limitées et où la mpox survient régulièrement, et notamment pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les groupes à risque de transmission hétérosexuelle, en accordant une attention particulière aux personnes les plus marginalisées au sein de ces groupes.

20. Faire en sorte que les vaccins contre la mpox soient disponibles pour la prévention primaire (préexposition) et la vaccination postexposition pour les personnes et les communautés à risque de contracter la mpox, en tenant compte des recommandations du Groupe stratégique consultatif d'experts sur la vaccination (SAGE) de l'OMS.

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