Libye: Le statu quo n'est pas viable selon les Nations unies

La représentante spéciale adjointe et responsable de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Minul) a indiqué au Conseil de sécurité que la situation dans le pays s'est « rapidement détériorée » au cours des deux derniers mois, en termes de stabilité politique, économique et sécuritaire.

Stéphanie Koury a déclaré que les « actes unilatéraux des acteurs politiques, militaires et sécuritaires libyens ont intensifié les tensions, renforcé les divisions institutionnelles et politiques, et compliqué les efforts pour une solution politique négociée ».

Selon elle, « le statu quo n'est pas tenable ». La Manul s'efforce de promouvoir la désescalade et a souligné la nécessité du soutien du Conseil. Elle a ajouté qu'en l'absence de nouvelles discussions politiques menant à un gouvernement unifié et à des élections, « on peut s'attendre à une instabilité politique, financière et sécuritaire accrue, à des divisions politiques et territoriales plus profondes, et à une instabilité intérieure et régionale plus grande ».

Les Libyens sont « frustrés par le statu quo et par l'impact qu'il a sur leur vie », a-t-elle relevé. Elle a ensuite décrit comment la population lutte pour retirer de l'argent des banques et pour subvenir à ses besoins quotidiens, tout en exprimant sa crainte de voir une nouvelle guerre éclater ou des affrontements entre groupes lourdement armés.

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Un pays, deux gouvernements

La Libye reste divisée entre deux administrations rivales. Le gouvernement d'unité nationale (GNU), reconnu par la communauté internationale, basé dans la ville de Tripoli, dirigé par le Premier ministre Abdul Hamid Dbeibeh, et le gouvernement de stabilité nationale (GNS), basé dans l'Est du pays. Le GNU bénéficie du soutien consultatif du Haut Conseil d'État, tandis que le gouvernement de l'Est est soutenu par la Chambre des représentants et l'Armée nationale libyenne (ANL).

Selon Stéphanie Koury, les deux derniers mois ont été marqués par des mesures de sécurité unilatérales de la part de l'ANL et des forces affiliées au GNU, ce qui a provoqué une mobilisation de l'autre partie. Elle a présenté le trois axes majeurs de la Minul : aider à désamorcer les tensions, préserver la stabilité et favoriser des mesures de confiance entre les principaux acteurs, ainsi que préparer des pourparlers politiques dirigés par les Libyens. « L'avancement du processus politique, tout en maintenant la stabilité, est une priorité clé pour la Manul », a-t-elle affirmé.

Selon l'ambassadeur libyen Taher Al-Sunni, « la seule solution possible pour la Libye consiste à mettre fin aux divisions et à remédier à la précarité des institutions par des élections libres, transparentes et inclusives ». L'ambassadeur Kazuyuki Yamazaki du Japon, président du Comité des sanctions sur la Libye, a également informé le Conseil des activités du comité, renforçant ainsi l'urgence d'une action collective pour éviter une aggravation de la crise libyenne.

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