Le football camerounais se trouve une fois de plus au coeur d'une polémique qui met en lumière les profondes divisions au sein de ses instances dirigeantes. Cette fois-ci, c'est le simple choix d'un stade pour un match international qui a déclenché une véritable tempête médiatique, révélant au grand jour les tensions qui minent le sport roi au Cameroun.
Au centre de cette nouvelle controverse se trouvent la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) et le Ministère des Sports et de l'Éducation Physique (MINSEP). Ces deux entités, censées travailler main dans la main pour le développement du football national, semblent aujourd'hui incapables de s'accorder sur une décision aussi basique que le choix d'une enceinte sportive pour accueillir un match des Lions Indomptables.
Cette situation ubuesque soulève de nombreuses questions sur la gouvernance du football camerounais. Comment est-il possible qu'une simple question logistique puisse dégénérer en un conflit ouvert entre les plus hautes instances sportives du pays ? L'absence d'un "arbitre" capable de mettre fin à ce "cirque", comme le décrivent certains observateurs, est particulièrement préoccupante.
Les enjeux de ce conflit dépassent largement le cadre sportif. Ils touchent à des questions de pouvoir, d'influence et peut-être même d'intérêts financiers. Le choix entre le stade de Japoma à Douala et le stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé n'est pas anodin. Chaque ville a ses partisans, et les retombées économiques d'un match international ne sont pas négligeables.
Cette affaire met en lumière un problème plus profond : l'absence d'une vision commune et d'une stratégie cohérente pour le développement du football camerounais. Au lieu de se concentrer sur l'amélioration des performances de l'équipe nationale et le développement des jeunes talents, les dirigeants semblent plus préoccupés par des luttes intestines et des querelles de clocher.
Les supporters des Lions Indomptables, eux, assistent impuissants à ce spectacle désolant. Beaucoup expriment leur frustration face à ces querelles qui nuisent à l'image du football camerounais et risquent d'affecter les performances de l'équipe nationale. L'incompréhension est d'autant plus grande que le Cameroun dispose d'infrastructures modernes, notamment depuis l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations en 2022.
Cette crise soulève également des questions sur la capacité du Cameroun à organiser de futurs événements sportifs internationaux. Comment le pays peut-il prétendre accueillir des compétitions majeures si ses propres instances sont incapables de s'entendre sur le choix d'un stade ?
Il est urgent que les parties prenantes du football camerounais mettent de côté leurs différends et travaillent ensemble dans l'intérêt du sport et des supporters. Une médiation externe, peut-être sous l'égide de la Confédération Africaine de Football (CAF) ou même de la FIFA, pourrait être envisagée pour résoudre ce conflit et établir des règles claires pour la prise de décision à l'avenir.
En attendant, c'est l'image du football camerounais qui pâtit de ces querelles incessantes. Les Lions Indomptables, quadruples champions d'Afrique, méritent mieux que ces chamailleries d'arrière-cour. Il est temps que les dirigeants prennent conscience de leurs responsabilités et agissent dans l'intérêt du football et non pour leurs ambitions personnelles.
La résolution de cette crise pourrait marquer un tournant dans la gouvernance du football camerounais. Elle offre l'opportunité de mettre en place des mécanismes de décision plus transparents et efficaces, garantissant que de telles situations ne se reproduisent plus à l'avenir. C'est à ce prix que le Cameroun pourra retrouver sa place parmi les grandes nations du football africain et mondial.