Touba — Le président de l'association Migration, concertation et solidarité (MCS), Baye Ridial Seck, a salué la contribution de la diaspora sénégalaise dans l'organisation du Magal de Touba, un évènement religieux annuel, commémorant le départ en exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, le fondateur du mouridisme
"Nous jouons un rôle très important dans la célébration du Grand Magal et dans divers autres secteurs de la communauté mouride. Chaque année, nous contribuons de manière significative au financement du Magal de Touba", a-t-il déclaré dans un entretien avec l'APS.
Cette contribution se manifeste par des dons envoyés directement aux familles restées au Sénégal, ainsi que par des contributions aux différentes structures mourides chargées de l'organisation de l'événement, a expliqué M. Seck, qui réside à Madrid, en Espagne
Il estime que la contribution financière de la diaspora dans les préparatifs du Grand Magal dépasse de très loin les 500 000 euros, soit plus de 327 millions de francs CFA.
Il a souligné que les Sénégalais de l'étranger participent activement aux collectes de fonds organisées à travers des associations et des dahiras (groupes religieux) présentes dans de nombreux pays.
Ces fonds, fait-il savoir, sont utilisés pour améliorer les infrastructures, assurer la sécurité et offrir des services à la communauté mouride ainsi qu'aux millions de pèlerins qui affluent vers Touba.
Retour aux sources
Malgré la distance, de nombreux membres de la diaspora, issus des quatre coins du monde, notamment d'Europe, d'Amérique, d'Asie et du Moyen-Orient, font le déplacement chaque année pour assister au Magal, surtout durant l'été, une période privilégiée par les émigrés pour mener des affaires en Europe.
"Ce retour aux sources est pour nous une occasion de renouer avec notre foi et nos traditions, mais aussi de nous retrouver en famille", a-t-il confié, ajoutant qu'il s'agit d"un pas de plus", "un acte symbolique très fort, un sacrifice même".
Selon lui, ce voyage, autrefois organisé de manière collective au sein des dahiras, représente un moment fort de solidarité et de communion.
"Ce n'est plus le cas à cause des calendriers différents des uns et des autres", signale-t-il.
Pour ceux qui ne peuvent pas se rendre physiquement à Touba, des célébrations parallèles sont organisées dans les pays de résidence, permettant ainsi de vivre le Magal à distance, dit-il.
" Ils pourront ainsi lire de nombreux panégyriques de Serigne Touba, réciter le Coran, et faire beaucoup de zikr tout au long de la journée, souvent même toute la nuit", a-t-il affirmé.
Des "ambassadeurs" du Magal
"Au-delà des frontières, nous jouons un rôle très important dans la diffusion internationale du Grand Magal de Touba", confie le président de l'association Migration, concertation et solidarité (MCS).
Baye Ridial Seck indique que des conférences et colloques internationaux sont également organisés dans des pays où se trouve une diaspora mouride, et qui fait se rassembler diverses nationalités africaines et européennes.
"Lors de ces rencontres, les autorités locales de ces pays-là sont invitées, afin de mieux leur faire connaître la vie et l'oeuvre du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba", ajoute-t-il, mentionnant l'existence de journées dédiées à "Serigne Touba" dans certains d'entre eux.
"Pour relayer en temps réel les cérémonies et les enseignements liés au Magal, nous utilisons les médias sociaux et les plateformes de streaming, qui sont des outils privilégiés", signale M. Seck, car "nous profitons également de ces grands rassemblements pour promouvoir la cause de Serigne Touba et du Grand Magal au-delà des frontières", fait-il savoir.
Cela permet de sensibiliser un public plus large aux valeurs et aux principes du mouridisme, tout en renforçant le sentiment d'appartenance des Sénégalais de la diaspora à leur communauté d'origine, fait remarquer le président de l'association Migration, concertation et solidarité (MCS).