Madagascar: Dames de faire

Un gouvernement au féminin pluriel. Il paraît que les femmes sont plus efficaces dans la prise de décision et l'exécution des programmes. On ne le sait toujours pas, mais les Nations Unies recommandent la parité hommes/femmes dans les responsabilités politiques. Le fameux plafond de verre a donc vécu. Il ne manque plus qu'une femme Présidente ou Première ministre, une réalité dans certains pays.

Ce qui pourrait également être le cas aux États-Unis au lendemain du 5 novembre si Kamala Harris arrive devant Donald Trump.

Elles sont donc douze dans le gouvernement. Du jamais vu dans les annales. Le gouvernement changera certainement son rythme de travail avec cette présence de charme. Mais elles sont surtout bardées de diplômes et d'expériences. À en juger par le carton des ministres anciens et nouveaux, on se demande pourquoi on en est à cette pauvreté crasseuse. Avec l'ensemble de leurs méninges, on doit pouvoir devenir une puissance sur tous les plans.

Et ils ne sont que vingt-neuf. Sur les demi-milliers de postulants dont on a consulté les CV, il n'y eut, ou presque, pas de tocards. Autrement dit, là où ils se trouvent, ils doivent constituer un pool de génie. Et ils viennent de tous les secteurs. C'est juste incroyable. Le plus petit diplôme est master 2. Quand on dit que le pays manque de cadres, de techniciens, de spécialistes, on pensait que c'était vraiment le cas. Il suffit de mettre de côté la politique pour que les techniciens émergent.

Mais le diplôme est une chose, le savoir-faire en est une autre. Ces derniers temps, les jeunes font une ruée vers les diplômes et ne maîtrisent même pas le domaine où ils sont censés briller. Derrière un CV mirobolant se cachent souvent des lacunes inénarrables. Ils ne sont pas du tout opérationnels.

Et c'est peut-être ainsi au niveau du gouvernement. Quand on voit l'inertie totale de certains départements face au délestage, aux coupures d'eau, à l'insécurité, à l'anarchie... on se dit que soit le ministre n'a aucun sens de responsabilité, soit il n'est pas du tout à sa place. Sinon, on a du mal à comprendre que le ministre des Travaux publics reste de marbre face à l'état des routes, que le ministre de l'Eau ne bouge pas le petit doigt face aux coupures d'eau, que le ministre de l'Énergie trouve que le délestage est incontournable.

Pas un geste même pour faire semblant. À l'arrivée, mieux vaut faire confiance aux dames de faire si les hommes ne font pas l'affaire.

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