Touba — Les accessoires mourides constitués principalement de ceintures, bracelets, chaussettes, sacoches, chapelets et de colliers à l'effigie des guides de la confrérie sont les objets de vente les plus prisés des milliers de fidèles qui prennent part au grand Magal de Touba.
Un tour auprès des vendeurs installés aux abords de la grande mosquée de Touba suffit pour s'en convaincre.
Installés dans leurs stands ou à même le sol, les vendeurs d'accessoires exposent à l'intention des milliers de pèlerins venus célébrer la 130e édition du grand Magal de Touba, évènement religieux commémorant le départ en exil du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, dit Serigne Touba.
Debout derrière le comptoir, en pleine discussion avec des clients, Moussa Niane, la soixantaine, est un commerçant spécialisé depuis plusieurs décennies dans la vente de ces accessoires mourides.
Son magasin, situé à quelques mètres de l'édifice religieux inauguré le 7 juin 1963 par Mouhammadou Fallilou Mbacké, le deuxième khalife général des mourides, ne désemplit pas de monde. Il propose aux fidèles tous les articles qui permettent visuellement d'identifier le mouride, de par son accoutrement et ses accessoires qui vont avec.
"Cela fait 22 ans que je pratique ce métier qui a fait ma réputation et qui m'a tout donné", a-t-il déclaré, sourire aux lèvres, tout en se caressant la tête à la chevelure dense, poivre et sel.
Il propose à sa clientèle, entre autres, des chaussettes, bracelets, tours du cou, sacoches et ceintures tous en cuir, entièrement fabriqués au Sénégal, ainsi que des chapelets en bois d'ébène, provenant principalement du Burkina Faso. Des accessoires "typiquement mourides", selon lui.
Trouvé sur place, Malick Ba, un jeune pèlerin en provenance de Saint-Louis, vient d'acquérir, à 7000 francs CFA, une sacoche en cuir sous forme de collier communément appelé "Makhtoumé."
"Si je l'ai acheté c'est pour d'une part y mettre à l'abri mon argent, mais également pour montrer mon appartenance à la famille mouride", confie le fidèle, qui portait également une grosse ceinture, à la taille, de même qu'un collier à l'effigie de Serigne Modou Kara Mbacké.
"Cet accoutrement, c'est pour me rappeler qui je suis à chaque fois que je serais tenté de commettre le mal ou quelque chose qui irait à l'encontre des recommandations de Dieu, de son prophète, Mouhamed (PSL) ainsi que celles formulés par Serigne Touba", a pour sa part, soutenu Cheikh Gningue, un autre pèlerin.
Venue de la Gambie, Fatou Dieng a jeté son dévolu sur les chaussettes pour, dit-elle, "mieux circuler avec aisance dans les lieux de cultes et de recueillement" où le port de chaussures est strictement interdit.
"Ces accessoires étaient à l'origine portés par les Baye Fall, des disciples mourides ayant prêté allégeance à Cheikh Ibra Fall, lui-même disciple de Cheikh Ahmadou Bamba", a fait savoir Makhtar Diop Baye Fall, un autre vendeur installé devant la mosquée.
Habillé en "Njaxas", c'est-à-dire ces tissus en patchwork, porté par les Baye Fall, il a expliqué que si ces objets résistent aujourd'hui au temps et traversent ainsi les générations, c'est parce qu'ils sont indémodables et peuvent s'adapter à tout type d'accoutrement.