L'adhésion des Comores à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est devenue officielle le mercredi 21 août 2024, après dix-sept ans d'attente et de négociation. Désormais 165e membre de l'organisation, l'archipel suscite des réactions mitigées à Moroni, face aux défis à surmonter pour pleinement profiter de cette nouvelle situation.
Le président comorien, Azali Assoumani, avait signé en février dernier le protocole d'accord pour l'adhésion de son pays lors de la 13e conférence ministérielle de l'OMC à Abu Dhabi.
Cette adhésion suscite à la fois espoir et inquiétude dans le secteur privé. Hamidou Mhoma, vice-président de la Nouvelle organisation patronale des Comores, considère cette adhésion comme une opportunité à saisir, mais avec prudence. « Nous avons beaucoup de défis à relever dont la concurrence internationale, nous ferons face à d'énormes réglementations et puis la fragilité de notre tissu productif. Mais nous avons tout de même des opportunités et à l'accès à de nouveaux marchés, l'attraction des investissements étrangers et la modernisation de notre économie. Alors pour moi, c'est une opportunité unique que nous devons saisir. »
Farahate Mahamoud, vice-présidente du Mouvement des entreprises comoriennes, estime que cette adhésion est une aubaine pour le secteur privé, malgré quelques réserves concernant l'impact fiscal. « C'est une bonne chose. Ça nous permettra d'accéder au marché international. Le souci, c'est que les ressources des pouvoirs publics sont limitées à la douane et il aurait fallu que les pouvoirs publics élargissent leurs sources de revenus depuis des années, ce qui n'a pas été fait. »
Pour ces acteurs économiques, il est crucial d'innover et de réformer pour que cette adhésion devienne une véritable opportunité de développement. Un défi pour un pays aux ressources limitées, mais aussi une chance unique de s'ouvrir au monde.