Ouganda: Athlétisme - Sur les terres du champion ougandais Joshua Cheptegei, véritable pépinière de talents

En Ouganda, dans la région montagneuse de l'est du pays, proche de la frontière avec le Kenya, Kapchorwa est devenu, depuis quelques années, le village des coureurs de fond ougandais. Depuis les années 2010, tous les médaillés olympiques sont originaires de cette région, notamment Joshua Cheptegei, champion et recordman olympique à Paris du 10 000 mètres. À Kapchorwa, la passion de l'athlétisme se transmet de plus en plus et les infrastructures se multiplient. Reportage.

À plus de 2 500 mètres d'altitude, quelques jeunes courent sur les pistes toutes neuves du nouveau centre d'entraînement de Teryet, dans les hauteurs de Kapchorwa, en Ouganda.

Parmi eux, Victor Kiptoo, 24 ans. « L'entraînement se passe bien, souligne-t-il. Aujourd'hui, j'ai fait des séries de 400 mètres. Je me prépare pour un semi-marathon : c'est 21 kilomètres. »

Seuls sur les pistes, les jeunes suivent les consignes à distance de leur entraîneur. Daniel Korir, 18 ans, a commencé à courir très jeune, inspiré notamment par les premiers succès de Joshua Cheptegei. « Ma carrière est dans l'athlétisme, confie-t-il. Quand je vois tous ces athlètes qui gagnent à l'étranger, je réalise que c'est une bonne carrière et que ça peut amener quelqu'un à un autre niveau. »

« Il y a 14 ans, il n'y avait rien, ici »

Un engouement local qui s'est développé depuis 2010 et les premières victoires d'athlètes locaux dans des compétitions internationales. Depuis, une vingtaine de camps entraînent de jeunes coureurs à Kapchorwa.

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Jacob Cheptoek dirige l'un d'entre eux. « Il y a 14 ans, il n'y avait rien, assure-t-il. Maintenant, nous avons un nombre d'athlètes qui essaient de développer leur talent. Et si vous regardez Kapchorwa, d'abord, c'est en haute altitude, la population nous encourage et il y a la sécurité. C'est un environnement favorable pour nos athlètes. »

Objectif de la région : se développer en devenant un grand centre sportif, à l'image de ceux installés depuis plus longtemps, en Éthiopie et au Kenya.

« Nous voulons utiliser le sport comme un outil pour le tourisme »

Une stratégie de développement à travers l'athlétisme que les autorités locales de Kapchorwa défendent. Selon Alfred Tunde Musau, officier sportif pour le district, la région voit déjà de premières retombées économiques grâce aux performances des coureurs : « Il y a beaucoup de bénéfices directs. Surtout la construction de routes, comme celle vers le centre d'entraînement de Teryet, directement liée aux athlètes. Le gouvernement a même promis d'en construire plus. Nous avons aussi déjà des athlètes qui viennent d'Europe pour s'entraîner à Teryet. Alors, nous voulons utiliser le sport comme un outil pour le tourisme. »

Il poursuit : « Ces personnes qui viennent s'entraîner profitent de la région et amènent de nouveaux revenus au district. Et il y a d'autres bénéfices économiques : nos athlètes gagnent de l'argent, ils reviennent et achètent des biens à des bons prix. Les terres se vendent mieux. Beaucoup de jeunes étudient gratuitement. Et venant de familles modestes, ils n'auraient pas pu aller à l'école autrement. »

Alfred Tunde Musau conclut : « Certains de nos établissements ont aussi été identifiés comme des écoles d'excellence sportive et vont bénéficier de nouvelles infrastructures. Donc nous gagnons en reconnaissance grâce aux performances de nos athlètes. »

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