Au Gabon, la capitale vit au rythme des délestages répétés d'électricité. Tous les quartiers, y compris le centre-ville, où sont concentrés les administrations publiques, les banques et les centres commerciaux, sont concernés. À l'origine, une dette de 15 milliards de francs CFA due à la société privée Aggreko. Cette dernière, qui dispose des groupes électrogènes, produit plus d'un tiers de l'électricité consommée à Libreville.
Dans la cathédrale Sainte-Marie de Libreville, au Gabon, le prêtre commence son culte jeudi à 11h sans électricité.
Ailleurs dans le centre-ville, le courant vient d'être rétabli. Les ouvriers d'une cordonnerie se hâtent alors de faire tourner leurs machines. La la patronne Lea Morelle ne décolère pas : « Depuis qu'il y a les coupures, vraiment, on ne travaille pas, pas du tout. Tout est sans vie, il n'y a pas de courant. Ça ne va pas. Ça ne va vraiment pas ! »
« À Libreville, on ne peut pas vivre comme ça »
Dans les rues, les Librevillois sont fâchés. « Il n'y a pas de courant, mais c'est plus que dommage ! On coupe le courant vers 9h et on l'a peut-être vers les 16h, déplore un homme. Vers 16-19h, le courant repart. Mais, ici, à Libreville, on ne peut pas vivre comme ça. Que Monsieur Oligui [le président de la transition du Gabon, Brice Clotaire Oligui Ngeuma, NDLR] essaie de voir ce problème-là ».
Dans une correspondance, Aggreko, une société privée qui fournit 30 % de l'énergie consommée à Libreville, a averti qu'elle réduira sa production si sa dette de 15 milliards de francs CFA - environ 22 millions d'euros - n'est pas apurée.
Joël Leman Sandoungout, Directeur général de la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG), a annoncé que le Gabon a versé le 20 août plus de 7 milliards de FCFA (10,6 millions d'euros). « Nous espérons juste qu'aujourd'hui, avec ce geste de la partie gabonaise, qu'Aggreko fasse aussi un geste de bonne volonté et que nous revenions tous à la sérénité », réclame le DG de la SEEG.
Mais les délestages se sont aggravés et Aggreko ne communique pas.