Ile Maurice: Anne ma soeur Anne...

On ne voit que le soleil qui poudroie du côté du Mauritius Turf Club (MTC). Car après trois rencontres et une probable quatrième à venir au Prime Minister's Office (PMO), on n'est pas plus avancé quant au retour du MTC pour l'organisation des courses en 2025.

Le pessimisme gagne du terrain avec des signaux pour le moins contradictoires du PMO, malgré l'initiative des premières discussions avec le MTC. «Je n'accorde aucune confiance au Premier ministre (PM)», affirme d'emblée un membre influent du MTC, qui refuse de tomber dans le «piège» du gouvernement. «Il n'y a eu aucune confirmation de la part du PMO que ces discussions ont bien eu lieu.

Personnellement, je doute de la sincérité du PM sur ce dossier. Sinon, il aurait déjà communiqué sur le sujet lors de ses différentes sorties politiques.»

Il faut dire que le timing du PMO interpelle également, car l'opposition avait déjà affirmé publiquement son soutien au MTC, avec la promesse de rétablir ses droits dès qu'elle accédera au pouvoir. Pour les observateurs politiques, le gouvernement ne pouvait rester les bras croisés sur ce dossier, surtout avec la prochaine échéance électorale qui se profile à l'horizon. Les turfistes en colère, qui représentent un bon vivier d'électeurs, ne peuvent être sous-estimés.

«Pravind Jugnauth ne tendra pas la main au MTC, pour la bonne et simple raison que ce serait pour lui un aveu de faiblesse, voire de culpabilité après toutes les misères faites au club depuis l'avènement de sa Horse Racing Division», fustige notre interlocuteur. Si la position du gouvernement est compréhensible, lui que l'on dit proche de l'organisateur actuel, la People's Turf (PTP), on a cependant du mal à interpréter le silence du MTC sur ce dossier. Existerait-il un accord de non-divulgation à cet effet ?

CIRQUE

«Cela m'étonnerait. Je pense plutôt que le président Gavin Glover veut surtout jouer cartes sur table avec les membres du MTC. Dès qu'il aura leur consentement, il s'exprimera officiellement sur la question avec tous les détails nécessaires.» Un avis que partage un ancien président du MTC, qui dit ne pas croire en la bonne foi du PMO.

«Il devient de plus en plus évident que le MTC est en train d'être mené en bateau par le PM. Le gouvernement actuel a détruit l'industrie hippique par ses agissements. Maintenant, vous voulez me faire croire qu'il a réalisé son erreur et qu'il essaie de se racheter ? Pour moi, c'est du très mauvais cinéma, et je ne crois pas une seule seconde à cette volte-face.»

Toutefois, plusieurs observateurs de la scène hippique s'accordent à dire que le retour du MTC est vital pour tenter de sauver l'image de nos courses, grandement écornée après les récentes «affaires» qui ont secoué l'hippisme mauricien, notamment la chute délibérée d'Alvinio Roy lors de la 15e journée, sanctionnée par une disqualification de cinq ans. «Nous vivons un véritable cirque actuellement. Partout où vous allez, les critiques pleuvent sur la People's Turf. Il est grand temps d'y mettre de l'ordre.»

La People's Turf, justement, a informé la Côte-d'Or International Racing and Entertainment Complex qu'elle ne compte pas renouveler son bail pour l'exploitation exclusive du Champ-de-Mars en 2025, laissant ainsi le champ libre au MTC pour effectuer son retour. À moins que ce ne soit qu'une grosse partie de bluff de la part du gouvernement...

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