Burkina Faso: La patrie ou la mort, nous vaincrons !

La patrie ou la mort, nous vaincrons ! Telle est la devise du Burkina Faso, un peuple insoumis aux relents d'intégrité ancestrale. Pour le Burkinabè digne, l'honneur est un trésor qui brille mieux que l'or. La honte est un mal incurable qui ne se guérit pas.

La mort est seule l'antidote de la honte. La mort vaut mieux que la honte et mourir pour sa honte c'est accepter d'expier son tort par le pire qui l'expire. Si le Japonais acceptait de s'infliger la sentence du hara-kiri pour laver l'honneur entaché, le Burkinabè déchu s'offrait volontiers à la corde de pendaison ou à la pincée de poison pour mourir la tête haute et sauver la raison d'être de tout un idéal.

L'intégrité, ce n'est pas un vain mot, c'est un ensemble de comportements régis par un mode de pensée et de vie rigoureux, conformément à des valeurs. Mais qu'est-ce qu'une valeur sociale qui n'est pas inculquée ? Qu'est-ce qu'une valeur promue dans un monde dont le seul mérite est sonnant et trébuchant ? Si seulement, il y avait une école des valeurs ! Si seulement l'éducation était une chance de partage de valeurs !

La patrie ou la mort, nous vaincrons ! Tel est le cri de guerre d'une Nation attaquée par ses propres filles et fils avec le soutien de l'ennemi. Le proverbe moaga dit que c'est ton proche qui prépare ta tête et ton ennemi vient presser ton menton pour voir si tu es cuit. La plus cruelle des trahisons vient de la plus belle toison du troupeau. Pour du beurre fondant, d'indignes « intègres » de la pègre se désintègrent entre les ficèles de la main noire qui doigtent le crétin.

Même le Christ en a fait les frais ! Juda se cache parfois derrière le judas de la porte ! Quand le mal est égal à soi-même que faut-il additionner ou soustraire pour être et resté en vie ? Quand ce sont les miens qui nous traitent comme des chiens par-delà les liens de sang qui s'effritent, vers qui accourir pour secourir le sens de la fratrie qui se suicide ? Pour de l'argent, des Burkinabè se sont ralliés à la cause éperdue de petites gens d'une espèce en détresse.

Les témoignages des repentis font froid au dos. Les appels à la reddition se laissent emportés par le vent. Sans pitié, les impies d'une certaine piété crament sous les feux de la patrie qui tend la main au pogrom. Ceux qui ont donné dos à la couvée pour se louvoyer dans les méandres de la complicité subiront le supplice de l'autodafé.

La patrie ou la mort, nous vaincrons ! Tel est le message de la rage d'un peuple longtemps soumis au diktat inique et éhonté de voraces rapaces, grugé et volé à ciel ouvert, malmené et infantilisé au bas d'un « piédestal démocratique » réduit aujourd'hui en un vil gri-gri de supercherie politique. Oui, ils se sont bien servis de nous ! Malgré tout, c'est dans nos propres rangs que la dissonance va à l'encontre de la symphonie.

L'opéra est devenu une agora de brouhaha. Chacun brandit son bout de liberté pour réclamer son droit d'exister dans un pays en voie de disparition. Chacun crie son opinion avec passion sans modération, sans pondération, sans manquer parfois d'envoyer des fions, voire des jurons à ceux qui se démènent pour quitter le cul-de-sac suicidaire. Il y en a même qui doutent de tout au point de remettre en cause la dette de sueur et de sang consentie par les siens sur le terrain des hostilités.

Le giron de l'intégrité est devenu le bastion de toutes les élucubrations, de toutes les illuminations. Chacun a raison dans son camp et tout le monde a tort dans l'autre camp ! Bref, même dans le camp des soutiens à la Transition, certains excès ont du succès avec des accès d'émotions virulentes, voire violentes. Finalement, dans cette guerre qui est la cible ? Pourquoi autant de surenchère dans un contexte de jachère ? Pour quel Burkina nous battons-nous tant dans la discorde ? Si seulement, on pouvait courir et se gratter, personne n'égratignerait la peau de ce qui lui est le plus cher. Si tant est que nous sommes vraiment des Burkinabè, nous mettrions la patrie devant toute chose. Si tant est que nous n'avons pas un autre pays où habiter, nous tairions un tant soit peu nos égos, juste le temps d'une guerre.

La patrie ou la mort, nous vaincrons ! De la bataille de Djibo à celle de Kidal en passant par Tinzawatène, la graine de la haine ne vient pas d'Ukraine, elle n'est pas américaine, elle n'est pas européenne ! La vraie géhenne est africaine ! Tant que des Africains fermeront les yeux sur le drame commandé qui sévit dans nos contrées, le brasier consumera au-delà du Burkina et de l'espace de l'Alliance des Etats du Sahel.

Tant que le terrorisme fera l'objet d'apologie de chancellerie de l'hérésie sur nos terres d'hospitalité sans que la réaction de l'Afrique ne soit fracassante et unanime, « Afghanistan » pourrait être le nom de code de la prochaine trouvaille de pagaille de la racaille de luxe. Et si, nous aussi nous créions l'Organisation du traité de l'Afrique nouvelle (OTAN)? Autant le dire, elle trancherait certainement avec l'OTAN qui se bat ô tant pour la paix qui s'achète et se vend, mais autant en emporte le vent !

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