Le président du Conseil supérieur de la magistrature, Dieudonné Kamuleta, a appelé, ce mercredi 21 août à Kinshasa, les magistrats à privilégier le dialogue avec le ministre de la Justice en cas de différends, par l'intermédiaire de leurs syndicats. Cette démarche fait suite aux échanges tendus observés dans les médias et sur les réseaux sociaux entre le ministre de la Justice, Constant Mutamba, et les syndicats des magistrats.
« Y a-t-il des problèmes à régler, allez vers l'autorité concernée, parce que vous le faites avec nous. Quand on sent que le corps a été visé, quoi de plus légitime que de faire un pas vers l'autorité aurait touché ou piétiné le prestige... N'oublions pas que quelques fois, un mot peut être sujet à incompréhension, et faire croire à l'inimitié, faire croire à un problème là où il n'y a aucun problème », a conseillé Dieudonné Kamuleta.
Il a également exhorté les syndicalistes à éviter de régler leurs différends à travers les réseaux sociaux : « Votre action syndicale doit se démarquer, elle doit montrer réellement que vous êtes les hommes et femmes d'État. L'opinion qui se dégage maintenant, au sein de la communauté, est qu'il y a un bras de fer entre les magistrats et le ministre de la Justice. Cette image-là ne peut être acceptée. Faisons en sorte que ce qui s'est produit ne se reproduise plus de la même façon ».
Depuis deux semaines, les syndicats de la magistrature congolaise expriment leur mécontentement face aux déclarations médiatiques du nouveau ministre de la Justice. Ils reprochent à Constant Mutamba de les exposer à la vindicte populaire en les qualifiant de corrompus, et d'être des magistrats véreux contribuant à l'aggravation des problèmes de la justice, un secteur censé incarner les valeurs de la Nation.
Le Syndicat autonome des magistrats du Congo (SYNAMAC) avait dénoncé « la propension du ministre de la Justice dans ses sorties médiatiques à vouloir rendre les magistrats seuls acteurs de la justice responsables de la mauvaise administration de la justice, éludant ainsi les questions de fond à la base du dysfonctionnement de ce secteur ».