En République démocratique du Congo, l'ex-député provincial Mike Mukebayi a déposé plainte jeudi 22 août 2024 contre le procureur général près la Cour de cassation Firmin Mvonde, notamment pour arrestation arbitraire. Cet opposant, détenu depuis 15 mois à Kinshasa, avait été arrêté le 20 mai 2023 après son passage sur un plateau télé. Il est accusé de propagation de faux bruits et d'offense au chef de l'État. « Encore faut-il dire, d'abord, si la procédure qui a été enclenchée à son arrestation a été régulière », s'insurge son avocat.
En République démocratique du Congo (RDC), ce 22 août 2024, plainte de l'opposant Mike Mukebayi contre le procureur général près la Cour de cassation, pour notamment arrestation arbitraire. C'est devant le Conseil supérieur de la magistrature, l'organe disciplinaire, que le numéro 1 des procureurs congolais, Firmin Mvonde, devrait être entendu dans les prochains jours. Il est accusé par cet ex-député d'avoir cautionné ou orchestré son arrestation arbitraire et sa détention irrégulière depuis 15 mois dans la prison centrale de Makala.
Il est également reproché à Firmin Mvonde un « faux en écriture ». Cela en raison d'un document ayant ordonné l'envoi en prison de Mike Mukebayi, accusé notamment de propagation de faux bruits et offense au chef de l'État.
« Lorsqu'il faut procéder à des arrestations, il y a des règles bien établies »
L'avocat de Mike Mukebayi, Maître Christian Emango Mango, affirme au micro du correspondant de RFI à Kinshasa, Pascal Mulegwa : « Rien n'est justifié à ce jour pour qu'il soit toujours maintenu en détention : même s'il faut juger Mike Mukebayi, même s'il faut aller au fond de ce litige, encore faut-il dire, d'abord, si la procédure qui a été enclenchée à son arrestation a été régulière. Nous voudrions quand même qu'il reste dans les annales que, quelle que soit la position qu'on occupe dans ce pays, que l'on soit procureur général de la République, eh bien lorsqu'il faut procéder à des arrestations, il y a des règles bien établies pour ce faire. »
L'avocat assure : « Si jamais le Conseil supérieur de la magistrature arrive à réserver une suite par rapport à la plainte de Mike Mukebayi, ça va rester dans les annales, ça va s'incruster dans la population congolaise. Les magistrats doivent demeurer les gardiens des libertés et des droits fondamentaux des citoyens. »
À l'époque responsable de la communication d'Ensemble pour la République, le parti de l'opposant Moïse Katumbi, Mike Mukebayi avait été arrêté le 20 mai 2023, suite à son passage sur un plateau télé. Il avait alors, entre autres, été accusé d'outrage au chef de l'État et d'incitation à la haine tribale.