Six journées de mise à pied. Telle est la sanction infligée à Rye Joorawon pour sa prestation sur le favori In With A Chance lors de la 15e journée. Le recordman de victoires au Champ-de-Mars a été trouvé coupable de ne pas avoir piloté son coursier à la satisfaction des commissaires.
Il serait bon de rappeler que cette enquête, qui devait initialement se tenir mercredi, avait été reprogrammée afin de permettre à l'entraîneur Dominic Zaki de donner son témoignage, comme requis par Joorawon. Le Sud-Africain confirma ses instructions, qui était de «sit midfield in third or fourth position», un ordre que Joorawon n'avait pu exécuter en raison du départ moyen de son cheval.
Le jockey expliqua cette situation par le fait que son cheval jouait beaucoup de la tête avant même d'entrer dans les stalles. Selon lui, In With A Chance n'avait apprécié que très moyennement le fait de porter les oeillères, d'où sa décision d'avoir un «tight grip», ce qui contribua quelque part à la mauvaise mise en action du coursier de Dominic Zaki.
L'entraîneur, justement, a été appelé à fournir des explications quant à sa décision de faire porter les oeillères à In With A Chance (il a couru avec cet équipement en Afrique du Sud), d'autant plus que ce dernier avait triomphé sans cet harnachement à sa sortie précédente avant de passer sous ses ordres. Zaki affirma avoir pris cette décision à la suite des feedback reçus de ceux qui ont travaillé In With A Chance à l'entraînement. «He's still a bit immature but he was a lot better with the blinkers at Balaclava, probably by 4-5 lengths.»
L'ignorance de Zaki
Or, cela n'avait pas eu l'effet escompté lors de la 15e journée. A ce titre, il serait bon de souligner qu'un pareil changement d'équipement n'aurait pas été autorisé si le cheval en question n'avait pas changé d'entraîneur. C'est du moins l'explication donnée par le Chief Stipe Riyaz Khan. Interrogé quant au fait de n'avoir pas fait In With A Chance passer un barrier trial avec les oeillères avant de l'aligner en course, l'entraîneur sudafricain avoua qu'il n'était pas au courant qu'il avait cette prérogative. Un aveu pour le moins étonnant de la part de quelqu'un qui exerce au Champ-de-Mars depuis 2022 !
Pour en revenir à Joorawon, il a été sanctionné pour sa prestation au départ car il n'aurait, selon les commissaires, pas fait suffisamment d'effort pour essayer de respecter ses instructions initiales après le départ moyen de son cheval.
De plus, les Racing Stewards ont estimé qu'il aurait dû demander un effort plus prématurément à sa monture, soit à partir du 600m, étant donné que son cheval «pa pe avanse», comme le jockey l'a soutenu, au lieu d'attendre les 400 derniers mètres pour se mettre en évidence.
Tout au long de l'enquête, Joorawon a maintenu qu'il a fait de son mieux et qu'il avait dû réveiller son cheval au 700m pour qu'il reprenne le mors. «There was not enough horse under me to move earlier», a martelé le jockey mauricien. Une opinion que n'ont pas partagée les commissaires. Au final, Joorawon peut s'estimer heureux de n'avoir écopé que de six journées de mise à pied.