"Le Congo n'est pas à vendre" appelle le gouvernement à ne pas racheter les actifs miniers du milliardaire israélien sous sanctions américaines.
Le Congo n'est pas à vendre, un collectif de différentes organisations de lutte contre la corruption, affirme que les actifs miniers de Dan Gertler appartiennent au peuple congolais et que c'est par la corruption que le milliardaire israélien les aurait acquis.
Cet appel au gouvernement à ne pas accepter de racheter ces actifs a été lancé lors d'une conférence de presse de l'organisation ce vendredi (23.08) à Kinshasa. Le Congo n'est pas à vendre rappelle qu'en 2017, Dan Gertler a été sanctionné pour des accusations de corruption par les Etats-Unis et que, selon plusieurs rapports, le milliardaire israélien aurait fait perdre des centaines des millions de dollars à la RDC en raison de son usage de la corruption et de ses liens avec l'ancien président Joseph Kabila.
Sanctions américaines et condamnation en Suisse
Le collectif dénonce aussi l'accord que Kinshasa a signé avec Dan Gertler en 2022, afin de l'aider à lever les sanctions américaines, moyennant la restitution d'une partie de ses actifs, comme l'explique Jimmy Munguriek, coordonnateur du Congo n'est pas à vendre.
"Les royalties commencent d'abord par la vente des parts en 2011. La Gecamines avait vendu ses actifs, dans ce contexte de corruption, à moins de 200 millions de dollars à Dan Gertler. Les mêmes actifs ont été revendus à Glencore par Dan Gertler, en 2017, à plus de 900 millions de dollars. C'est par rapport à cela que Dan Gertler a été mis sous sanctions des Etats-Unis", rappelle Jimmy Munguriek.
Le 5 août, la justice suisse a condamné le groupe minier anglo-suisse Glencore à payer 152 millions de dollars pour n'avoir pas empêché les pratiques de corruption de Dan Gertler, son partenaire en RDC, et aussi pour en avoir bénéficié.
Des négociations entre Kinshasa et Washington ?
Le Congo n'est pas à vendre s'étonne que Dan Gertler bénéficie de l'immunité, alors que les faits de corruption semblent confirmés par la condamnation de son partenaire Glencore.
Le collectif continue de mobiliser les Congolais afin que la RDC récupère ses actifs sans aucune compensation.
Dirk Shaka, un des membres, explique que le collectif va "continuer à mobiliser la population congolaise pour qu'elle s'implique pour exiger que le gouvernement réponde à ces défis de lutte contre la corruption. Cette semaine, nous allons mobiliser la société civile autour d'un échange et nous engager sur des actions citoyennes qui vont être menées à Lubumbashi, face à la Gecamines, et ici, à Kinshasa, devant l'ambassade des Etats-Unis qui est partie prenante".
Le Congo n'est pas à vendre affirme que des négociations sont en cours entre le gouvernement congolais, les Etats-Unis et Dan Gertler. Le collectif appelle les deux gouvernements à ne pas trahir leurs principes et leurs valeurs pour des intérêts politiques ou économiques.